Le Cameroun affiche, dans le cadre de la première édition du forum national de l’industrie à Yaoundé, l’ambition de transformer profondément son économie. C’est au travers de la mise en oeuvre du Plan Directeur d’Industrialisation (PDI), adopté en 2017, avec le soutien de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) que le Cameroun entend concrétiser le statut de pays émergent.
Avec une contribution de près de 40% au PIB régional, le pays est le poids lourd de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), composée en outre de la Centrafrique, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Tchad.
« Il est question d’assurer la vulgarisation de son contenu auprès du public et mobiliser les acteurs susceptibles d’accompagner le Cameroun dans la logique de la construction industrielle nationale, au regard des orientations stratégiques dudit Plan», a expliqué à la presse Ernest Gbwaboubou, ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique.
Il s’agit également, a-t-il ajouté, « de susciter l’intérêt autour des plans stratégiques de référence et d’encourager l’implication du secteur privé dans la mise en œuvre du PDI ». Des hommes d’affaires, des universitaires, des membres de la société civile, des partenaires au développement, des syndicats, des groupements professionnels et des autorités administratives prendront part, notamment, aux travaux.
Balance commerciale déficitaire
Avec des milliards de francs CFA investis dans des importations massives de denrées alimentaires telles que le riz, en plus des biens d’équipement justifiés par un vaste programme gouvernemental de construction des infrastructures en cours d’exécution, la balance commerciale du pays est structurellement déficitaire. Une situation paradoxale pour un pays agricole. Le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique Ernest Ngwaboubou s’est à ce sujet exprimé ; « Le Cameroun ne pouvait pas rester longtemps exclusivement un pays agricole et exportateur de produits bruts ». Le plan directeur d’industrialisation adopté l’année dernière attend encore d’être matérialisé par des actions concrètes.
Vers une économie dynamique
Pour permettre de relever le défi de la croissance et de l’emploi, Ernest Ngwaboubou préconise de faire passer le Cameroun d’une économie primaire à une économie dynamique, avec une production manufacturière contribuant à plus de 23% du PIB à l’horizon 2035. L’agro-industrie, l’énergie et le numérique en sont les secteurs d’activités clés, selon le ministre des Mines. Faciliter l’augmentation de la valeur ajoutée de la production locale, gagner des parts de marché tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dégager un solde commercial positif ou encore créer des milliers d’emplois pour les Camerounais, ce sont les principaux objectifs que le gouvernement se propose d’atteindre, a t-il indiqué, en évoquant « un document encore au stade de la vulgarisation ». Les opérateurs économiques nationaux, les investisseurs étrangers, les institutions internationales, ainsi que les partenaires bilatéraux et multilatéraux sont aussi invités à participer à son exécution.
Avec latribuneafrique