La semaine du 22 août, le cours du cacao se situait à environ 3 020 dollars la tonne (2 665 euros), soit en léger recul par rapport aux mois précédents.
Il atteignait 3 100 dollars en juin et tournait autour de 3 300 à 3 400 dollars l’année dernière. Cette baisse est due à une conjoncture économique relativement défavorable dans les pays émergents asiatiques ou au Brésil et en Russie, moteurs de la consommation mondiale. L’enrichissement des classes moyennes y a ralenti et amené une diminution de la consommation de chocolat, et donc du cacao.
Ce qui a causé un tassement des prix malgré une production en forte baisse. Par ailleurs, le marché reste déficitaire à cause de la sécheresse imputable àEl Niño en Côte d’Ivoire (qui couvre 40 % de la demande mondiale). En berne depuis deux ans, la production mondiale reste au-dessous des 4 millions de tonnes, ce qui a eu un impact important pour beaucoup de petits producteurs au Ghana, au Cameroun et au Nigeria. En 2016-2017, la production s’améliorera, car on ne s’attend pas à une saison aussi sèche.
Mais elle risque d’être encore déficitaire, car la filière cacao manque d’investissements. Le risque de maladie demeure, et la sécheresse de 2015-2016 pourrait encore affecter les rendements. De plus, la consommation stagne dans les principaux marchés, telle l’Europe, déjà fortement saturée. Dans ce contexte difficile, le cacao africain peut espérer dans les prochaines années trouver des débouchés en Inde et en Chine, où la consommation est aujourd’hui équivalente à celle de la Belgique. Toutefois, le défi pour les États du continent sera de créer de la valeur ajoutée en investissant dans des infrastructures de broyage du cacao.
avec jeuneafrique