Dans une enquête publiée le 16 février 2018 portant sur le Cyber espionnage, Dakaractu se demandait si l’Etat du Sénégal est menacé par la Chine via Huawei, partenaire privilégié de l’Adie (Agence de l’informatique de l’Etat). Et pour cause ? Quelques jours plus tôt, « Le Monde » informait que le nouveau siège de l’Union africaine, « don de la Chine aux amis de l’Afrique », est espionné par Pékin depuis son inauguration en 2012.
Ensuite, le même journal rapportera que, lors de leur audition par le Congrès américain pour évoquer les menaces de cybersécurité pesant sur la nation américaine, le directeur du FBI, Christopher Wray, le directeur de la CIA, Mike Pompeo, et le directeur national du renseignement, Dan Coats, ont tous ont admis qu’ils n’utiliseraient jamais volontairement de mobile Huawei. « Cela fait plusieurs années que la communauté du renseignement alerte sur les risques de vulnérabilité des matériels Huawei », ajoutait notre confrère.
Ce 27 juin, le journal français Challenges.fr renseigne qu’en 2015, « Alexis Kohler, directeur de cabinet du ministre de l’Economie, un certain Emmanuel Macron, et Alexandre Ziegler, son alter ego au Quai d’Orsay recevaient le feu vert de l’Elysée et de Matignon pour mettre en œuvre un plan d’attaque ultra-confidentiel qui cible le géant chinois des télécoms Huawei ». « Nom de code : Cerbère », révèle Challenges, au sujet de l’opération.
« Resté jusqu’à présent secret, ce dispositif s’est traduit par la création d’un comité de pilotage réunissant Matignon, six ministères, les services de renseignement et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), le gendarme de la cybersécurité en France. Une véritable machine de guerre administrative dont les travaux sont couverts par le secret défense », ébruite notre source. «Jamais une entreprise étrangère n’a fait l’objet d’un tel suivi », confie un participant.
« Ce « dispositif national de veille et d’action contre l’ingérence de Huawei », piloté par le Sisse, le service d’intelligence économique de Bercy, a bien sûr été maintenu après l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Il enjoint notamment aux personnels des ministères et de certaines entités publiques de limiter au maximum leurs échanges avec les salariés du groupe chinois. Une consigne qui a ainsi été scrupuleusement respectée en février 2018, lors des vœux d’Emmanuel Macron à la communauté asiatique », termine le journal.
Pour rappel, à la suite de l’enquête de Dakaractu susmentionnée, le directeur général de l’ADIE Cheikh Bakhoum nous avait accordé un entretien pour préciser que malgré cette collaboration avec Huawei, l’Etat du Sénégal jouit « d’une indépendance totale en termes de gestion ».
Avec dakaractu