Le premier salon dentaire d’Afrique centrale qui se tient à Yaoundé, la capitale, s’inscrit dans une démarche visant à apporter des soins dentaires partout et pour tous, en facilitant notamment l’implantation de praticiens dans les zones reculées.
Les chiffres sont plus ou moins connus: 98% des Camerounais souffrent de maladies parodontales, selon une étude de l’Association camerounaise des chirurgiens-dentistes publiée en 2017. Cette étude révèle également que la majorité de la population est atteinte de gingivite. Parmi les autres affections bucco-dentaires rencontrées, on cite aussi les cancers de la cavité buccale qui affectent notamment les fumeurs (20%). La situation est également préoccupante chez les enfants scolarisés. Les chiffres montrent en effet que 91% des enfants de 6 à 12 ans au Cameroun souffrent de caries, un mal pourtant évitable grâce à une bonne hygiène bucco-dentaire.
Les populations imputent cette situation au coût élevé des soins dentaires, surtout que les affections bucco-dentaires sont plus répandues chez les couches démunies et défavorisées. Faute de pouvoir payer ces soins, nombre de personnes souffrent en silence et préfèrent se rabattre sur le système D. Autre argument avancé, l’absence de médecins spécialisés
dans les zones reculées. Selon les statistiques officielles, le pays compte 600 dentistes pour 22 millions d’habitants, contre 70 pour un peu plus de 1,700 million d’habitants au Gabon voisin. Un gap que veulent combler les dentistes africains, réunis depuis ce jeudi 28 juin à Yaoundé, la capitale, dans le cadre du premier salon dentaire d’Afrique centrale.
«On travaille à faciliter l’installation des praticiens dans les zones reculées, les campagnes et les territoires périurbains. D’où le thème du salon: Soins dentaires partout, pour tous. C’est aussi un engagement que nous prenons au niveau de l’association. Maintenant, on ne va pas changer les choses du jour au lendemain. Mais on peut, pierre après pierre, contribuer à bâtir une dentisterie forte pour l’Afrique», indique le Dr Fabrice Dassie, président fondateur de l’Association dentaire d’Afrique centrale (ADAC), organisatrice de cet événement qui rassemble une centaine de dentistes venus du Cameroun, du Gabon, du Sénégal et de Côte d’Ivoire. En attendant un meilleur ratio dentiste-habitant, les professionnels du secteur indiquent que la prévention reste le maître-mot pour garder une bouche saine. Celle-ci passe par une consultation chez le dentiste au moins au moins deux fois par an et un brossage régulier des dents deux fois par jour.