Deux jours après la décision de la Fédération algérienne de football (FAF) de se passer des services du sélectionneur national Rabah Madjer, les spéculations vont bon train sur l’identité du futur coach des Verts, dont la barre technique fait face depuis deux années à une instabilité criarde. Une certitude : le successeur de Madjer sera un étranger. La FAF s’est mis à l’évidence de l’échec de l’option locale représentée par l’ancien capitaine de la sélection à la Coupe d’Afrique des nations (CAN-1990), qui avait succédé en octobre 2017 à l’Espagnol Lucas Alcaraz, héritant d’une situation difficile suite à l’élimination de l’Algérie de la course pour la Coupe du monde 2018 en Russie.
En confiant les rênes de l’équipe à Madjer, la FAF avait rompu avec le technicien étranger, mais cette décision s’est avérée finalement infructueuse, puisque les Verts ont «complètement perdu leur football», estiment unanimement les observateurs. «Nous allons engager un technicien qui a fait ses preuves sur le plan continental. Hervé Renard (sélectionneur du Maroc, ndlr) et Vahid Halilhodzic (libre) ont un profil intéressant et peuvent répondre à nos attentes, ils figurent dans notre liste. Le Portugais Carlos Queiroz (sélectionneur de l’Iran, ndlr) reste un entraîneur expérimenté et de métier», a déclaré Zetchi peu après la fin de la réunion du bureau fédéral tenue dimanche au Centre technique national de Sidi-Moussa (Alger).
Zetchi veut engager un «mondialiste»
Elu à la tête de la FAF le 20 mars 2017, le président Kheïreddine Zetchi a déjà consommé deux sélectionneurs en 15 mois. Il a reconnu avoir échoué à trouver l’entraîneur idéal capable de mener les Verts à bon port. «J’avoue que nous n’avons pas réussi à trouver le sélectionneur idéal pour cette équipe. Maintenant, nous devons tourner cette page, j’appelle les joueurs à s’impliquer davantage quelle que soit l’identité du futur coach et à travailler avec la volonté de créer un nouvel état d’esprit», a-t-il ajouté. Cette fois-ci, la FAF veut bien mettre le paquet pour engager un entraîneur d’envergure mondiale capable de «réanimer» un groupe en proie au doute.
Le profil recherché par Kheïreddine Zetchi est celui de quelqu’un qui a un long vécu sur le plan africain, un critère important dont ne disposait pas Madjer. «Nous devons trouver le profil que nous recherchons, c’est-à-dire quelqu’un avec un vécu en Afrique. Il y a un Mondial qui se déroule actuellement en Russie, je pense que l’idéal est d’attendre la fin du premier tour pour dresser une short-list de techniciens susceptibles de prendre en charge l’équipe nationale», a fait savoir Zetchi.
Une chose est sûre, le successeur de Rabah Madjer sera connu «d’ici à la fin du mois de juillet prochain», selon Zetchi, qui espère dénicher cette fois-ci celui qui permettra aux Verts de renouer avec les bons résultats, eux qui restent sur quatre défaites de suite en amical sous la conduite de l’ancien joueur de Porto. Le futur sélectionneur aura alors environ un mois pour préparer la prochaine sortie en déplacement face à la Gambie à Banjul, prévue en septembre, dans le cadre de la 2e journée (Gr. D) des qualifications de la CAN-2019, dont la phase finale aura lieu au Cameroun.
Le départ de Madjer, dont c’était le quatrième passage à la tête de l’équipe nationale, après 1994-1995, 1999 et 2001-2002, confirme l’instabilité criarde à la barre technique du Club Algérie qui a vu la succession de pas moins de quatre techniciens en l’espace de deux années seulement : le Serbe Milovan Rajevac (juin 2016-octobre 2016), le Belge Georges Leekens (octobre 2016-janvier 2017), l’Espagnol Lucas Alcaraz (avril 2017-octobre 2017) et donc Madjer (octobre 2017-juin 2018). Trois techniciens étrangers et un local ont tous échoué dans leur mission, ce qui a poussé les observateurs à soulever moult interrogations sur le vrai problème dont souffre cette équipe nationale qui a, dans un passé récent, procuré tant de joie à tout un peuple.
Avec algeriepatriotique