A bas le conditionnel, souvent employé en pareille circonstance. Les journaux « Le Soir », « La Météo » et « Sans Détour » sont affirmatifs : Le gouvernement américain à travers son Ambassadeur à Yaoundé, a offert la rondelette somme de près de trois milliards de FCFA à Maurice Kamto, Joshua Oshi et Akere Muna, respectivement candidat du MRC, SDF et AFP pour la prochaine élection présidentielle. Ces partis d’opposition, selon les articles publiés par les organes ci-dessus, sont invités à s’unir pour une candidature contre Paul Biya, président sortant et candidat naturel du RDPC, parti politique au pouvoir.
24 heures seulement après la publication de cette information controversée, il y a eu une levée de boucliers chez des personnes incriminées,
« C’est un gros mensonge. Il n’y a jamais eu une rencontre entre l’Ambassadeur des Etats-Unis et les candidats cités de l’opposition. Les Américains n’ont pas besoin de financer des candidats à une élection. C’est de la manipulation. Ce sont des manœuvres des officines de Yaoundé qui veulent que nous nous retrouvions dans un panier à crabes » Réaction de Joshua Oshi, candidat du SDF pour la prochaine présidentielle.
« Je me demande si sérieusement on attend qu’on s’en explique parce que pour nous, c’est tellement étrange comme affirmation. Nous savons très bien que les problèmes que traverse notre pays ne sont pas des problèmes que des valettes d’argent peuvent résoudre. Nous avons vraiment du mal à nous expliquer que des médias ou des personnes sérieuses de bonne foi, puissent penser qu’une telle rumeur peut être fondée » a dénoncé Maitre Michel Ndoki, cadre du MRC, le parti de Maurice Kamato.
De son côté, le porte-parole de l’Ambassade des Etats-Unis à Yaoundé a publié une mise au point pour démentir à son tour les allégations publiées par certains journaux.
« Au regard de fausses informations publiées dans un article de votre journal sur les allégations de financement des campagnes politiques des partis de l’opposition camerounaise par les États-Unis, votre journaliste n’a pas pris attache avec le porte-parole de l’ambassade des États-Unis pour avis avant votre publication.
Le gouvernement des États-Unis n’a pas contribué et n’a pas l’intention d’octroyer une quelconque contribution financière à un ou plusieurs partis politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition.
Dans le cadre de leur action diplomatique, les officiels du gouvernement des États-Unis rencontrent régulièrement un large éventail d’acteurs de tous les pays hôtes, y compris les hautes personnalités et autres officiels gouvernementaux, les dirigeants et membres des partis d’opposition, les acteurs des média, les chefs religieux et les membres de la société civile.
Les États-Unis n’ont de préférence pour aucun candidat ni pour aucun parti. Notre position est claire, il appartient au peuple camerounais de décider sur son dirigeant et pour que cette volonté du peuple s’exprime, les élections doivent être libres, justes et crédibles. L’ambassade des États-Unis aimerait mettre en exergue le fait que votre journaliste n’a pas contacté le Service des relations publiques, qui, comme dans toute mission diplomatique étrangère, reçoit toutes les questions de la presse et y répond de façon prompte et appropriée.
Si votre journaliste avait suivi la pratique déontologique en matière journalistique en contactant la source avant la publication d’un article, le porte-parole lui aurait certainement informé que l’information que vous aviez l’intention de publier, et que vous avez finalement publiée, était complètement fausse », explique Lee McManis, le porte-parole de l’Ambassade américain à Yaoundé.