C’est au Maroc que le cluster LeadeR Occitanie, un réseau d’entreprises de la région française en pleine expansion, installe sa première déclinaison internationale. LeadeR Maroc vient en effet d’être lancé le 24 juin 2018 à Casablanca avec comme objectif de regrouper les entreprises régionales installées au Maroc, ainsi que leurs partenaires et fournisseurs.
En misant sur la conclusion de joint-ventures, des partenariats commerciaux, technologiques ou de représentation, le réseau, qui entend fonctionner comme un club d’entreprises occitanes opérant au Maroc est destiné à les connecter aux écosystèmes sectoriels au Maroc et en Afrique. Selon Jalil Benabdillah, président de LeadeR Occitaniequi compte plus de 160 adhérents en France, «un potentiel de 120 entreprises régionales a déjà été identifié par LeadeR Occitanie, dont une quarantaine dans le spatial et l’aéronautique».
L’initiative qui vise à promouvoir les relations entre les partenaires publics et privés s’explique par le fait qu’ils « sont autant d’acteurs stratégiques ayant un lien avec le déploiement des entreprises » et le choix du Maroc se justifie par l’opportunité qu’il offre comme « hub de développement important vers l’Afrique subsaharienne», explique le président du cluster. En ce sens, un premier partenariat est d’ailleurs en train d’être finalisé entre les membres du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) et ceux de LeadeR Maroc.
Afin de développer ses activités, la structure casablancaise animera au profit des adhérents, des ateliers ainsi que d’opérations de networking en relation avec la Maison de la Région Occitanie qui dispose déjà des branches à Shanghai, Londres et New York.
Cependant, au Maroc, l’initiative se veut plus transversale et va s’étendre à différents secteurs notamment la logistique, l’eau, l’énergie ou l’ingénierie en plus de l’aéronautique même si dans un premier temps, LeadeR Maroc sera orienté avant tout vers le business et le développement commercial.
La formation, un préalable pour le développement des régions
Pour sa première initiative, le cluster a initié dès le lendemain de son lancement un séminaire de formation intitulé : «cycle d’études franco-marocain Région 2021» qui devrait bénéficier à des cadres et des élus marocains. C’est la Région Occitanie qui en est pilote du programme en partenariat avec l’Association des régions du Maroc (ARM) et l’Association des régions de France. Le programme qui bénéficie du soutien financier de l’AFD ainsi que de l’appui de la Direction générale des Collectivités locales du ministère marocain de l’Intérieur a été lancé en grande pompe, le lundi 25 juin, dans la capitale économique du royaume. Étalé sur la période 2018-2021, il vise le développement des capacités des élus et cadres des conseils des 12 régions que compte le Maroc.
Il faut dire, et comme l’a rappelé le président de la Région de Casablanca, Mustapha Bakkoury, le Maroc qui s’est engagé depuis quelques années dans un ambitieux chantier de régionalisation avancée fait face à de nombreux défis notamment la disponibilité des cadres compétents afin de porter les enjeux relatifs à cette politique. D’où, l’importance de ces initiatives notamment les partenariats ainsi que les échanges afin de tirer profit des expériences réussies à l’international notamment en France par des régions qui ont depuis pris leur destin en main.
C’est du reste ce qu’a mis en exergue, le président de l’ARM, Mohand Laenser, président de la Région Fès-Meknès, qui a mis en avant l’aspect du programme visant l’amélioration des différents modes de gestion des affaires locales à travers ce partenariat entre le Maroc et la France en ce qui concerne la régionalisation.
C’est aussi l’avis exprimé par Carole Delga, vice-présidente de l’association des régions de France et présidente de la région Occitanie/Pyrénées Méditerranée, qui a souligné lors du lancement du séminaire que « la formation des élus est nécessaire pour garantir une meilleure efficacité de l’action des collectivités locales, ce qui est de nature à favoriser le développement local ». Selon la chef de délégation française qui était déjà au Maroc fin 2017 pour baliser le chemin, la gestion de chaque région doit prendre en considération les spécificités territoriales, tout en plaidant pour la même occasion à engager une réflexion commune et à un partage des expériences qui permettront de faire face aux multiples défis qui se posent au niveau régional.
Le directeur général des collectivités locales, Khalid Safir, a au nom du gouvernement réitéré que le programme ainsi lancé, « reflète la volonté des régions du Maroc et de France de renforcer leur coopération et de s’ouvrir sur de nouveaux horizons afin d’être au diapason des défis que pose la régionalisation avancée ».