Détenus secrètement depuis leur rapatriement à Yaoundé et sans possibilité de contacter ni leur famille, ni leurs avocats, les 47 présumés activistes terroristes de la crise anglophone arrêtés au Nigeria le 05 janvier 2018, ont désormais le feu vert de s’entretenir avec leurs avocats.
Selon l’avocat de renommée internationale Akere Muna, le gouvernement camerounais a donné son feu pour que Ayuk Tabe, le président de l’Ambazonie, un Etat imaginaire dans la partie occidentale du Cameroun et ses quelques 46 lieutenants gardés au secret depuis six mois et dans un lieu inconnu de leur famille et de leurs avocats, s’entretiennent au moins avec leurs conseillers juridiques.
En rendant cette rencontre possible, le gouvernement camerounais veut sans doute tordre le cou à la rumeur qui a longtemps laissé croire que Ayuk Tabe et compagnie avaient été sommairement exécutés au lendemain de leurs arrestations au Nigeria.
Tout commence Le 5 janvier 2018, Sisiku Ayuk Tabe et des membres de son cabinet sont réussis dans un hôtel au Nigeria.
Séance tenante, ils sont surpris par des éléments du service secret de leur pays d’accueil.
Mis aux arrêts, ces dirigeants séparatistes anglophones au nombres de 47 selon les officiels, sont extradés sous très forte escorte à Yaoundé le 26 janvier 2018.
Dans la capitale politique du Cameroun, Ayuk Tabe et ses 46 compagnons de lutte pour l’Independence des Régions Anglophones sont gardés au secret.
Le 29 janvier 2018, quatre avocats, à savoir Maitre Felix Agbor Khongho, Maitre Claude Assira, Maitre Yolande Ngo Minyogog et Maitre Bernard Muna se présentent au Secrétariat d’état à la défense dans l’espoir de rencontrer les sécessionnistes rapatriés du Nigéria.
Peine perdue, le colonel qui les reçoit n’accorde pas une suite favorable à leur demande. En outre, l’officier de gendarmerie ne confirme pas la présence des séparatistes dans les cellules du SED.
Cette attitude renforce la conviction de certains activistes de la crise anglophone qui pensent que Sisiku Ayuk Tabe a été assassiné au lendemain de son arrestation au Nigeria.
En réaction, le gouvernement multiplie des démentis, sans convaincre la famille du leader des séparatistes dont son épouse, Lili Ayuk Tabe qui exige une vidéo qui prouve que son époux est encore vivant.
Après six mois de confusion, le gouvernement a finalement décidé de lâcher du lest.
En deux ans de crise anglophone, le Tribunal militaire n’a jugé jusqu’ici que des activistes relativement modérés qui étaient sur le terrain des premières manifestions corporatistes qui est devenue une guerre civile.
Avec cameroon-info