Les Filières Fruitières jouent un rôle important dans l’agriculture, avec l’’ananas, la banane et la mangue qui occupent une place de choix dans l’économie ivoirienne. Ces trois spéculations ont contribué au développement des industries d’amont (engrais, emballage), procurant des emplois à plus de 35 000 personnes et se plaçant au 5ème rang des pourvoyeurs de devises. Ces productions génèrent 140 à 150 milliards de F CFA de chiffres d’affaires et 10 à 12 milliards de F CFA au titre de la fiscalité directe et indirecte.
Les défis futurs pour les producteurs sont d’améliorer rapidement le niveau de leur technicité, afin d’augmenter la qualité globale des mangues, d’améliorer les rendements et la productivité des vergers par la maîtrise de la culture et des différents ravageurs et parasites. de baisser le coût de production. La Filière Banane est représentée par deux organisations professionnelles : l’Organisation Centrale des Producteurs Exportateurs d’Ananas et de Banane (OCAB) et l’Organisation des Producteurs-Exportateurs de Bananes, Ananas, de Mangues et autres Fruits de Côte d’Ivoire (OBAM-CI).
- PRESENTATION DES FILIERES FRUITIERES
Filière Ananas
Constituant une source de diversification intéressante des exportations agricoles, le Gouvernement ivoirien a donné une impulsion à cette culture à travers divers plans d’aide au cours des années 70, au point où, l’origine Côte d’Ivoire représentait, en 1986, avec 175.000 tonnes, 97 % du marché européen. L’ananas occupe entre 15 000 et 16 000 ha dont 5 000 ha récoltés annuellement. Il est produit par environs 2500 petits planteurs généralement affiliés à des structures coopératives et par quelques grosses plantations industrielles qui assurent 50 % des exportations. Cependant, depuis quelques années, la Filière Ananas traverse des moments difficiles. Déjà éprouvée par la crise socio politique du pays, la filière est confrontée à d’énormes problèmes tels que la baisse du prix d’achat des fruits, le manque de financement des exploitations, l’augmentation du coût du fret et des facteurs de production etc. De 200 000 tonnes en 2001 à environ 35 000 tonnes en 2012, la production de l’ananas est en constante régression depuis 2001 à cause de l’apparition de nouvelles variétés développées par les pays latino-américains. La variété d’ananas Cayenne lisse traditionnellement et majoritairement exportée par la Côte d’Ivoire subit des revers face aux variétés latino-américaines ayant plus de côte auprès des consommateurs européens. Aujourd’hui, la filière doit faire face à la chute de sa production et à la perte de ses parts de marché en Europe. Zones de production Les zones traditionnelles de production de l’ananas sont : Bonoua, Dabou et Tiassalé
Les exportations
Les exportations représentent, en 2013, environ 30 000 tonnes. Elles sont essentiellement destinées au marché européen. Les Filières Fruitières 1ér trimestre 2014 5 Filière Banane De 10.000 hectares en 1977, la bananeraie ivoirienne couvre aujourd’hui une superficie de 5.500 ha, avec une production annuelle de 250 000 tonnes en moyenne, et assure 8 300 emplois directs et indirects. La production bananière représente 5% du PIB agricole et se caractérise par la présence d’opérateurs assez hétérogènes, allant du petit planteur (5-20 ha), suivant un itinéraire technique sommaire, à l’exploitation la plus moderne appliquant les techniques de production et de gestion aux normes des multinationales latino-américaines, en passant par l’exploitation de taille moyenne (environ 100 ha) plus ou moins modernisée. L’Union Européenne est le principal marché des bananes ivoiriennes avec une part des exportations égale à 80 %. Toutefois, à l’intérieur de l’UE, la Belgique, la Hollande et l’ Allemagne sont devenues des destinations préférentielles de la banane ivoirienne avec la France et le Royaume Uni. Une part est exportée dans la sous région ouest africaine, représentent 15 à 20% de la production (principalement le Sénégal) et des tentatives sont faites en direction du marché Libyen.
Zones de production
Les zones de production de la banane sont : Azaguié, Agboville, Aboisso, Abengourou et Tiassalé.
Filière Mangue
Troisième fruit exporté par la Côte d’Ivoire après l’ananas et la banane, la mangue est la dernière venue au sein de l’OCAB. Fer de lance de la diversification fruitière de notre pays, la mangue avec plus de 20 000 hectares de vergers et plus de 150 000 tonnes de mangues récoltées en moyenne chaque année toutes variétés confondues, tient aujourd’hui une place importante dans le développement économique de la région du Nord du pays, jusqu’à présent axé essentiellement sur la culture du coton. La production de mangue principalement destinée à la consommation locale jusque dans les années 80, est aujourd’hui résolument tournée vers l’exportation qui représente environ 10% de la production nationale. Chaque année, environ 10.000 tonnes de mangue sont exploitées essentiellement vers le marché européen.
Zones de production
La mangue se retrouve sur toute l’étendue du territoire. Mais les mangues destinées à l’exportation sont produites principalement dans la moitié Nord du pays dans les régions de Korhogo, Sinématiali, Ferkessédougou, Boundiali, Tengréla et Odienné. Les régions de Bouaké, Yamoussoukro et Toumodi, ne font pas l’exportation de mangues. Un grand nombre de vergers y ont été toutefois créés, souvent au départ dans l’optique de faire aussi de l’exportation. Les vergers mis en place font toutefois l’objet d’un important commerce local. Korhogo, Ferké et Sinématiali, qui abritent les plus importants centres de conditionnement, sont aussi les 3 principales zones de production de la quasi-totalité des mangues exportées.