Le coût moyen des envois de fonds s’établit à 9,3% du montant envoyé en Afrique subsaharienne pour l’année 2017. C’est ce qu’indique un rapport publié par le Fonds international de développement agricole (FIDA) et par la Commission européenne (CE) à l’occasion de la Journée internationale des envois de fonds familiaux. Impulsée par l’Assemblée générale des Nations Unies, l’initiative souhaite attirer l’attention sur “l’impact transformateur” des envois des travailleurs migrants sur le développement de leur pays d’origine et d’accueil et encourager diverses entités à prévoir la continuation de ces flux.
Une personne sur sept dans le monde participe aux envois de fonds familiaux, en tant qu’expéditeur ou destinataire. «Ce qui compte, ce n’est pas tant l’argent qui est envoyé vers les pays d’origine, mais l’impact qu’il peut avoir sur la vie des gens», a indiqué le Président du FIDA, Gilbert F. Houngbo, à l’occasion du dévoilement de ce rapport. «Les petites sommes de 200 USD ou 300 USD que chaque migrant envoie chez lui représentent 60% du revenu du ménage, et cet argent fait une différence énorme dans la vie des familles et dans les communautés dans lesquelles elles vivent», a t-il précisé.
La plus grande partie de l’argent envoyé par les travailleurs migrants est utilisée pour couvrir les dépenses de santé, d’éducation et de ménage et, en période de crise, selon le FIDA. Il permet également de faire face aux pertes de récoltes ou à des urgences familiales.
Le rôle central de la poste en Afrique
Les services postaux peuvent jouer un rôle central dans les services de transfert de fonds, en réduisant le coût des transferts et en fournissant un accès aux services financiers de base en Afrique. L’étude analyse les résultats de l’Initiative relative aux services financiers postaux en Afrique (APFSI), un programme conjoint du FIDA financé par l’Union européenne (UE et mis en œuvre dans 11 pays africains). L’initiative cherche a aider les bureaux de poste à mettre au point des modèles opérationnels plus efficaces, à moderniser leur informatique et leur connectivité, et à accroître leurs compétences afin de pouvoir traiter des paiements en temps réel et gérer des services financiers. Grâce à l’AFPSI, le coût de la réception des fonds par l’intermédiaires des bureaux de poste a diminué de 42% dans les quatre pays pilotes qu’étaient le Bénin, le Ghana, Madagascar et le Sénégal, et le coût moyen des services de transfert a été inférieur à 5%. Cela signifie qu’entre 2014 et 2016, les familles des migrants ont reçu 35 millions d’USD supplémentaires.
Faciliter les envois pour favoriser le développement
Les envois de fonds peuvent être coûteux en raison de la conversion des devises ou des taux de commission élevés. Compte tenu de la contribution importante de ces expéditions à la réalisation de l’agenda du développement, l’ONU estime que les gouvernements et les organisations internationales devraient encourager une réduction des coûts, promouvoir l’inclusion financière et essayer de maximiser l’impact de ces ressources. Grâce à l’utilisation de nouvelles technologies, l’objectif 10 du développement durable (ODD) envisage de réduire les coûts de transaction à moins de 3% d’ici 2030. En 2017, quelque 200 millions de migrants ont envoyé 481.000 millions de dollars à leur domicile, dont 46 000 dans des pays en développement. Ce montant est trois fois plus important que l’aide publique au développement et pourrait permettre de soutenir 800 millions de personnes dans le monde.
«Environ 25% des fonds envoyés, soit quelques 100 000 millions de dollars par an, servent d’épargne ou d’investissement dans des activités génératrices de revenus et d’emploi, transformant les économies, en particulier dans les zones rurales.“Avec des options d’investissement appropriées, adaptées à leur situation et à leurs objectifs, les familles recevant les envois de fonds investiront davantage et deviendront des agents de changement dans leurs communautés». Gilbert F. Houngbo.
Avec latribuneafrique