Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a estimé que la rivalité entre la Chine et le Japon en Afrique constitue une «saine compétition», bénéfique pour ce continent qui a besoin de plus de 90 milliards de dollars par an d’investissements dans les infrastructures.
«Je ne crois pas qu’il y ait un manque d’opportunités pour la Chine et le Japon à la fois, en Afrique. Donc, je pense qu’il s’agit d’une saine compétition qui est très bien accueillie parce qu’elle signifie de bonnes choses pour l’Afrique», a-t-il déclaré dans un entretien publié le 1er septembre sur les colonnes du magazine économique japonais Nikkei Asian Review.
«Je pense que nous avons besoin de plus d’intérêt pour l’Afrique de la part de tous les pays. Alors si on considère qu’il s’agit d’une compétition, je pense qu’elle aboutira à de bons résultats pour toutes les parties concernées», a-t-il ajouté.
M. Kim a également fait remarquer qu’il est erroné de considérer que toutes les opportunités d’affaires en Afrique présentent des risques.
«Le rôle du groupe de la Banque mondiale est de rendre ces investissements non risqués. Cela constitue notre principal rôle lorsqu’on travaille avec des entreprises privées», a-t-il dit, citant l’exemple de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), une filiale du groupe de la banque mondiale qui offre des garanties sur les risques politiques.
Le président de la Banque mondiale a, par ailleurs, fait savoir que la croissance du PIB de l’Afrique va ralentir à environ 2,5% en 2016 contre une moyenne supérieure à 5% par an entre 2008 et 2014, en raison de la chute des prix des matières premières et du ralentissement de l’économie chinoise.
«Le boom économique que nous avons vu ces dernières années en Afrique était, dans une large mesure, lié à l’essor de la Chine, et je ne sais pas si cela va se produire à nouveau dans un avenir proche. Je pense que les prix des matières premières vont se redresser mais lentement», a-t-il prédit, tout en recommandant aux pays africains de «se préparer à un avenir marqué des prix de matières premières bas».
Avec Agence Ecofin