Fitch maintient la notation de la Côte d’Ivoire, pariant sur un maintien de la croissance enregistrée au cours des dernières années. L’agence rappelle toutefois l’impact que pourrait avoir l’instabilité politique sur la performance économique du pays ouest-africain.
L’agence anglo-américaine Fitch Ratings a confirmé, dans une note d’analyse publiée le vendredi 03 juillet, la note « B » attribuée aux émissions obligataires à long terme en monnaie étrangère et locale de la Côte d’Ivoire, avec des perspectives positives. Pour appuyer cette décision, Fitch souligne les belles performances économiques du pays, rappelant que durant la demi-décennie 2010-2014-pourtant « marquée par une période de conflits civils »-la Côte d’Ivoire a enregistré une croissance moyenne du PIB de 6,3 %, « bien au-dessus de la croissance médiane des pays notés ‘B’ ».
Perspectives
Durant la période 2015-2016, la Côte d’Ivoire devrait continuer à « bénéficier de la forte croissance de la demande intérieure, soutenue par des investissements publics et privés », tandis que « l’augmentation de la production agricole continuera à stimuler les exportations » et que « les réformes en cours concernant l’environnement des affaires encourageront les investissements dans les industries secondaires et tertiaires ».
Autant d’éléments qui selon Fitch devraient permettre à la Côte d’Ivoire d’enregistrer une croissance du PIB de 7,7 % en moyenne en 2015-16, des estimations proches de celles du Fonds monétaire internationale mais inférieures à celles du gouvernement ivoirien, qui parie sur une croissance supérieure à 9 % durant cette période.
Le FMI plutôt réservé sur les prévisions de croissance
L’agence, basée à New York et à Londres, reste plutôt confiante quant à la solidité des indicateurs fiscaux du pays. Selon Fitch, le déficit du gouvernement devrait connaître une légère dégradation pour atteindre -3,4 % du PIB en 2015 (contre -2,2 % l’an dernier), en raison de la hausse de la facture des salaires du secteur public, des dépenses dans les infrastructures engagées par l’État et des « dépenses liées aux élections ». L’endettement de la Côte d’Ivoire, qui a émis avec succès un eurobond de 1 milliard de dollars en février dernier (son deuxième en 7 mois) devrait rester stable, autour de 44,5 % du PIB.
Instabilité
Fitch Ratings souligne toutefois les risques d’instabilité politiques et les freins qui handicapent la croissance du pays. Si l’agence de notation estime par exemple que le statut de favori de l’actuel chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara à l’élection présidentielle prévue en octobre 2015 et le décision de l’opposition d’y participer ont réduit les risques de violence politique, elle rappelle que « les menaces d’instabilité politique persistent et constituent le plus grand risque pour la performance économique à court terme ».
Parmi les obstacles à la croissance à moyen-terme du pays, Fitch relève : le manque de compétitivité des infrastructures portuaires et des installations énergétiques, la difficulté à poursuivre les réformes engagées et l’instauration d’une plus grande intégration régionale.
Pmepmimagazine avec Jeune Afrique