Plusieurs manœuvres sont utilisées par celles-ci pour contourner le fisc.
Comme c’est le cas dans plusieurs pays d’Afrique, plusieurs manœuvres sont utilisées par les multinationales installées au Cameroun pour payer moins de taxe. 237online.com Selon un rapport de l’ONG TAX Justice Network de 2011, le Cameroun perd plus dans l’évasion fiscale que dans les détournements de fonds publics. On peut ainsi lire dans le rapport que « les exemptions fiscales d’autres subventions cachées accordées aux multinationales dans des accords dissimulés privent des gouvernements et leurs citoyens de revenus fiscaux significatifs ». Par ailleurs, « des multinationales puissantes ont, sans aucune honte, mis la pression sur des gouvernements des pays pauvres pour obtenir des exemptions fiscales ou une fiscalité particulière afin d’exploiter des matières premières telles que le Coltan, le pétrole, le gaz naturel, le rutile, le thé ou encore le café, le cacao et le coton ». Des ressources qui, pourtant, si elles étaient bien exploitées, permettraient un meilleur
épanouissement des populations locales. Parmi les manœuvres utilisées par ces multinationales, l’on peut citer entre autres, des entreprises fictives, sociétés écrans, fondations caritatives, falsification des prix, fournitures de documentations mensongères à l’Etat. Le tout étant soutenu par les banquiers, apprend-on. Il y a environ deux ans, le gouvernement américain avait lancé un ultimatum aux banques camerounaises, les obligeant à déclarer à partir du premier juillet 2014, les soldes des comptes ouverts par les Américains, faute des amendes. Car, l’ampleur de ce phénomène n’est plus à démontrer. Dans son rapport Parlons argent : l’Afrique invitée du G7, Oxfam révèle qu’en 2010, des multinationales et des investisseurs basés dans les pays du G7 ont escroqué l’Afrique de 5,4 milliards d’euros. Les organismes de lutte contre la corruption dans le monde appellent donc les Etats à mener une lutte acharnée contre ces fraudes qui nuisent gravement aux pays africains. Elles proposent entre autre aux gouvernants africains de mettre un frein à l’évasion fiscale des multinationales par la création d’un organisme intergouvernemental de coopération en matière fiscale. Un organisme qui réunisse tous les pays, développés et en développement, sur un pied d’égalité, et qui élargisse la portée des futures négociations fiscales aux questions essentielles pour permettre aux pays en développement de percevoir leur juste part de recettes fiscales.