Tout est prêt. Donald Trump et Kim Jong-un sont arrivés dimanche à Singapour à deux jours d’un sommet très attendu, le premier dans l’Histoire entre un président américain en exercice et un dirigeant nord-coréen. Au menu de ce rendez-vous inédit, la dénucléarisation de la Corée du Nord, sur fond de détente des relations diplomatiques entre les deux pays.
Annulé, puis finalement confirmé par Donald Trump, ce somment se déroulera en terrain “neutre”, sur l’île de Sentosa. Un havre de paix dédié au tourisme qui abrite de nombreux complexes hôteliers ainsi que de célèbres parcours de golf. Un temps pressenti pour accueillir les deux hommes, le Shangri-La Hôtel s’est finalement vu contraint de passer son tour, au profit de l’hôtel Capella.
La sécurité avant tout
Cet établissement luxueux de 112 chambres et suites, ouvert en 2009, est situé sur une petite colline isolée entre une plage -accessible en 10 minutes, donnant sur le détroit de Singapour- et deux parcours de golf. C’est en ces murs que la photo historique des deux dirigeants se serrant la main devrait être prise, mardi 12 juin vers 9h, pour leur tout premier tête-à-être.
Son emplacement offre ainsi d’importantes garanties en matière de sécurité. Un point primordial pour une rencontre aussi attendue. D’autant que les deux dirigeants sont connus pour leur paranoïa, Kim Jong-un vivant dans l’angoisse -quasi- permanente de se faire assassiner et Donald Trump dans le peur de se faire empoisonner.
Située sur les hauteurs de l’île, la zone n’est accessible que par la mer ou via un téléphérique. “L’emplacement de l’hôtel Capella, séparé du continent, pourrait servir de mur virtuel pour empêcher les menaces à la sécurité d’approcher du sommet”, estime Abdul Rahman, chercheur singapourien en sécurité nationale, à This Week in Asia.
Qui va payer l’addition?
La cité-Etat est elle en train de mettre les petits plats dans les grands pour accueillir le face-à-face historique. Les deux protagonistes doivent vraisemblablement séjourner dans des hôtels de très haut standing. Et il est d’ailleurs fort probable que la Corée du Nord, visée par de nombreux trains de sanctions, n’aura rien à payer. “Pyongyang est habitué à ce que les autres paient pour tous les ‘engagements diplomatiques’ du régime reclus”, explique Sung-Yoon Lee, de l’Ecole Fletcher de droit et de diplomatie de l’université américaine Tufts.
Le week-end dernier, le ministre singapourien de la Défense Ng Eng Hen a déclaré que son richissime gouvernement était prêt à prendre en charge certaines des notes de frais nord-coréennes, afin de prendre sa part à cette “réunion historique”.
Prix Nobel de la Paix 2017, l’organisation Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires a proposé en début de semaine dernière de mettre la main au portefeuille, en puisant dans la somme reçue avec la prestigieuse distinction. Newsweek rapporte de son côté que le site de voyage HotelPlanner.com propose de payer le gîte et le couvert du leader nord-coréen.
Au final, c’est cependant un gouvernement qui devrait régler l’addition, estiment les spécialistes des questions coréennes, qui pour beaucoup considèrent comme un comble l’idée qu’un pays qui a dépensé des milliards de dollars pour acquérir des armes nucléaires ne paie pas ses nuitées.
D’autant que l’addition risque d’être salée car la délégation nord-coréenne ne descendra pas dans la première auberge. Imposant édifice colonial sur le front de mer, l’hôtel Fullerton, un cinq étoiles, propose par exemple une suite présidentielle à 6000 dollars la nuit qui pourrait convenir à Kim Jong-un, dont le goût pour le luxe n’est un secret pour personne. A défaut, le jeune leader pourrait se rabattre sur le St. Regis, qui met à disposition des majordomes et une flotte de Bentley. La nuit dans la suite présidentielle? 6700 dollars. Petit déjeuner compris.
Avec huffpost