L’Iran va pouvoir jauger le soutien que lui accordent la Russie et la Chine, après la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le programme nucléaire iranien, lors du prochain sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai.
L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui réunit la Chine, la Russie et six pays d’Asie centrale et du sud, tiendra les 9 et 10 juin son sommet annuel dans la grande ville côtière chinoise de Qingdao, avec un invité particulier : le président iranien Hassan Rohani.
Même si la question du nucléaire iranien ne figure pas à l’ordre du jour, Hassan Rohani devrait l’évoquer avec ses homologues chinois, Xi Jinping, et russe, Vladimir Poutine. Moscou comme Pékin sont signataires, aux côtés de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, de l’accord de 2015 par lequel l’Iran a accepté de limiter ses activités nucléaires en échange d’un allègement des sanctions internationales.
Depuis l’annonce, le 8 mai, du retrait des Etats-Unis du traité qui implique le renouvellement des sanctions contre l’Iran, la Chine, grande consommatrice de pétrole iranien, a appelé à sauver l’accord.
Selon Gao Shangtao, expert du Moyen-Orient à l’Université de diplomatie de Pékin cité par l’AFP : «L’Iran est en train de tester les signataires de l’accord nucléairepour voir dans quelle mesure ils seront capables, dans la pratique, de le maintenir à flot même après le retrait américain.» Et c’est ce qui, selon Gao Shangtao, motivera en priorité la participation du président Rohani à ce sommet de l’OCS que l’Iran a rejointe en 2005, en qualité d’Etat observateur, au même titre que la Mongolie, la Biélorussie et l’Afghanistan.
«Si Téhéran obtient l’assurance que la Chine et la Russie peuvent résister à la pression des sanctions américaines et continuer à faire des affaires avec l’Iran, alors Téhéran cherchera à maintenir l’accord. Sinon, il deviendra dénué de sens», observe également l’universitaire.
Les entreprises chinoises pourraient remplacer leurs concurrents européens en Iran
Les entreprises chinoises pourraient renforcer leurs activités en Iran en profitant du retrait programmé des firmes américaines et celui, presque certain des sociétés européennes menacées de sanctions par Washington, comme les français Total et le groupe PSA .
La compagnie pétrolière publique chinoise CNPC est déjà partenaire de Total dans l’exploitation de la phase 11 du gisement iranien de gaz naturel off-shore Pars-Sud et peut contractuellement remplacer le groupe français dans ce projet.
Quant à Dongfeng, le géant chinois de l’automobile, actionnaire de référence du Groupe PSA, il pourrait facilement occuper la place laissée vide. Il est déjà partenaire de Khodro, une des deux entreprises iraniennes avec lesquelles le groupe dirigé par Carlos Tavarès avait conclu des accords de joint-venture pour la production locale de véhicules Peugeot 2008 et Citroën C3.