En aspirant à devenir un véritable hub énergétique, la Côte d’Ivoire encourage fortement l’implantation d’entreprises étrangères. Avec un PIB de 39,9 milliards de dollars et une forte croissance économique, la puissance régionale d’Afrique de l’Ouest ambitionne de développer une industrie capable de couvrir les besoins de son marché intérieur et des autres pays de l’UEMAO.
L’énergie est désormais le nerf de la guerre économique en Afrique et le potentiel du Continent n’est plus à prouver : en 2015, l’initiative africaine pour les énergies renouvelables s’était engagée avec l’objectif d’installer 300 gigawatts de capacité de production d’énergie décarbonée sur le Continent avant 2030.
En Côte d’Ivoire, le secteur secondaire représente 25% du PIB et concerne l’agro-alimentaire, le BTP, mais surtout le raffinage de pétrole et l’énergie. Avec une puissance électrique nationale à 4000 MW d’ici à 2020 et le barrage de Soubré, l’un des plus grands ouvrages hydroélectriques de la sous-région, la Côte d’Ivoire place la barre haut et entend devenir le hub ouest-africaine des énergies, en incitant notamment les investisseurs à participer à cet élan économique.
Pour ce faire, le gouvernement mise aujourd’hui sur les zones économiques spéciales ou zones franches en faveur des entreprises étrangères. Pas d’impôts, de TVA ni de frais de douane donc pour les startups et les entreprises de pointe qui s’installent dans le pays, à l’instar de celles présentes au parc technologique du Grand-Bassam, flambant neuf.
Des solutions innovantes attendues
Après la récente ouverture d’une centrale photovoltaïque à Korhogo, c’est au tour de neuf entreprises françaises de s’intéresser au potentiel énergétique du pays. «L’Afrique de l’Ouest à une balance très déséquilibré entre les dons locaux et internationaux. En conséquence, il est indispensable pour nos instances sous-régionales d’appuyer à travers des financements attractifs et accessibles la consolidation d’un réel cocon d’opportunités et d’acteurs innovants», indique Léomick Sinsin, membre de la chaire Energie et Prospérité en France, dans un article publié sur le think tank L’Afrique des idées.
Impulsée par Bpifrance, la Société Générale et Business France, la «Mission Smart Energy» multiplie les rendez-vous de ces entreprises avec des prospects et des partenaires potentiels en Côte d’Ivoire. Avec pour finalité, une meilleure compréhension des besoins de ce marché de référence en Afrique et l’espoir, à court ou moyen terme, de nouveaux contrats commerciaux avec des acteurs locaux.
«La Côte d’Ivoire fait partie des pays qui offrent un réseau fertile pour nouer des relations d’affaires. Les entreprises vont pouvoir échanger et présenter aux acteurs locaux leurs solutions variées, performantes et surtout innovantes afin d’optimiser l’efficacité énergétique pour conquérir de nouveaux marchés», explique le directeur financements Export de Bpifrance, Pedro Novo.
À Abidjan, un écosystème «Smart Energy»
La dizaine d’entreprises présentes sera au contact des donneurs d’ordre des projets de modernisation et de l’écosystème de la Smart Energy d’Abidjan. Les sociétés sélectionnées proposent des produits et des solutions innovantes, allant de la récupération d’énergie à l’échange de chaleur et de refroidissement de machines tournantes, jusqu’aux solutions en électricité et automatisme.
«Les enjeux environnementaux, au premier chef la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la diversité biologique sont aujourd’hui des facteurs de profonde transformation», explique Alexandre Maymat, responsable des Réseaux bancaires internationaux en Afrique, bassin méditerranéen & outre-mer chez Société Générale.
Une transformation qui passera nécessairement par des collaborations entre les pays afin d’atteindre les objectifs énergétiques de chacun, et qui ouvre ainsi le marché de l’énergie à une multitude d’acteurs qui pourraient relever les défis environnementaux qui s’inscrivent dans le cadre du Plan national de développement 2016-2020 de la Côte d’Ivoire.
Avec latribune