Au premier tour des présidentielles nigérienne et béninoise, il a fallu être patient (près d’une semaine) pour connaître les résultats. Mais est-ce pour autant une (mauvaise) habitude africaine que de subir un si long dépouillement ? Jeune Afrique a passé au crible les 46 présidentielles ayant eu lieu sur le continent depuis 2011.
Cinq jours au Niger en 2016, six jours en Guinée en octobre 2015, 15 au Mozambique l’année précédente, 13 encore au Cameroun en 2011, le temps est parfois long entre la date du scrutin et celui des résultats. En cause, le manque d’infrastructures. Au Niger, le premier tour a ainsi dû être prolongé d’une journée alors que certains bureaux n’avaient pas reçu le matériel électoral adéquat.
En Centrafrique, comme cela fut le cas en RDC en 2006, c’est l’ONU qui s’est chargée d’apporter par hélicoptère certains procès-verbaux vers la capitale, faute de routes praticables. Les informations de certains centres éloignés, peuvent parfois mettre plusieurs jours à arriver entre les mains des commissions électorales, comme en Guinée en 2010.
Problèmes de centralisation, procès-verbaux égarés, assesseurs qui comptent les voix à la lampe-frontale, le temps du dépouillement est parfois bien long. Sans compter que la commission électorale, même après avoir reçu les procès-verbaux, manque parfois de moyens, notamment informatiques.
Pourtant, plus la durée du dépouillement s’allonge et plus les accusations de fraudes se multiplient. Faut-il s’inquiéter des trucages à mesure que le temps s’allonge ? Ou s’armer de patience en espérant des résultats crédibles ? La question restera ouverte.
Pour alimenter le débat, Jeune Afrique a compilé les durées de dépouillement des 46 dernières élections présidentielles du continent, entre le jour du vote et celui de la proclamation des résultats provisoires globaux par l’instance en charge, généralement la commission électorale. Ces données ne sont donc pas basées sur les dates de confirmation des résultats par les organes constitutionnels.
avec jeuneafrique