Idrissa Nassa (Coris Bank International) et Simon Tiemtoré, patron de Lilium Capital sont tous les deux intéressés pour prendre le contrôle de 40% du capital de la Banque commerciale du Burkina (BCB).
L’emblématique fondateur du premier groupe bancaire burkinabè, Idrissa Nassa (Coris Bank International), affronte son compatriote Simon Tiemtoré, patron de Lilium Capital, pour le contrôle de 40% du capital de la Banque commerciale du Burkina (BCB), détenue actuellement à parts égales par le Burkina Faso et la Libye à travers la Libyan Foreign Bank. Les deux hommes d’affaires ont exprimé leur intérêt pour l’opération d’ouverture du capital (17 milliards de FCFA, près de 26 millions d’euros) décidée par les actionnaires en janvier dernier.
L’assemblée générale qui s’est tenue le 28 mai a jugé les deux dossiers recevables, sans toutefois désigner le partenaire de référence recherché. Selon nos informations, les actionnaires ont transmis jeudi 31 mai des courriers aux patrons de Coris Holding et Lilium Capital annonçant leur décision.
« Le processus suit son cours et ils ont promis de nous revenir », a cependant affirmé à JA une source proche du groupe Coris. Fondé en 2003, il était depuis plusieurs années sous perfusion des États propriétaires. Ceux-ci ont déjà mobilisé 27 milliards de F CFA ces cinq dernières années pour absorber ses déficits chroniques. L’arrivée d’un partenaire de référence vise à relancer la banque, alors même qu’elle indique avoir renoué avec un résultat bénéficiaire en 2017.
Coris a connu un développement rapide
Créé en 2008, Coris a connu un développement rapide aussi bien au Burkina (20 % du marché) que dans la sous-région – elle est présente en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Mali, au Togo et au Sénégal. Un atout que l’homme d’affaires Idrissa Nassa mettra en avant face à son concurrent, peu connu dans le paysage bancaire ouest-africain.
Mais selon une source proche du dossier, l’État pourrait ne pas vouloir renforcer la domination de Coris et créer un risque systémique en cas de défaillance. De son côté, Lilium Capital défend sa candidature en rappelant qu’il figure au tour de table de banques en Guinée et en Gambie.
En cas d’échec, Simon Tiemtoré (ex-Morgan Stanley et PwC) pourrait se consoler avec le projet de la société Sahel Pharma Industrie. Son groupe est en effet pressenti pour accompagner la construction d’une usine de fabrication de médicaments d’un coût de 10 milliards de F CFA, à Ouarmini, au sud de Ouagadougou.
Avec jeuneafrique