Le produit intérieur brut (PIB) réel au pays a connu une faible hausse de 0,3 % au premier trimestre en raison notamment d’un ralentissement des dépenses des ménages, selon les données publiées jeudi par Statistique Canada.
L’agence fédérale note aussi un recul des exportations de produits non énergétiques ainsi qu’une baisse de l’investissement dans le logement comme facteur de cette croissance famélique.
Le rythme des dépenses des ménages était à son plus bas niveau (0,3 %) depuis le premier trimestre de 2015.
Si les dépenses en services ont augmenté de 0,5 %, celles des biens «ont été inchangées après 11 hausses trimestrielles consécutives», a précisé l’agence fédérale.
Néanmoins, les exportations de pétrole brut et de pétrole brut bitumineux (+ 9,9 %) ont largement contribué à la croissance.
Selon Statistique Canada, en taux annualisé, le PIB réel a crû de 1,3 % au premier trimestre de 2018, ce qui est inférieur aux attentes de prévisionnistes, a souligné Benoît P. Durocher, économiste principal chez Desjardins.
Prudent
Cela dit, ce dernier reste prudent. «Le portrait global de l’économie canadienne est essentiellement conforme aux attentes», a-t-il dit.
Tout comme la Banque du Canada, Benoît P. Durocher note que les «ventes de propriétés existantes ont fortement réagi aux nouvelles mesures restrictives sur le crédit hypothécaire et à la remontée graduelle des taux d’intérêt».
Mercredi, en marge de sa décision de maintenir son taux directeur à 1,25 %, la banque s’est montrée optimiste pour l’avenir en tablant sur la relance du marché immobilier, une solide croissance du revenu du travail et des exportations plus fortes.
C’est aussi ce que prévoit l’économiste principal de Desjardins. «Les dépenses de consommation devraient reprendre une croissance plus rapide, soutenue par des conditions favorables sur le marché du travail et la hausse des salaires», a-t-il ajouté.
«Avec une hausse de 0,3 % du PIB réel par industrie en mars, l’acquis de croissance du deuxième trimestre est assez bon et on peut s’attendre à une progression entre 2 % et 3 %», a précisé Benoit P. Durocher qui va encore plus loin en tablant sur une nouvelle hausse des taux d’intérêt directeurs en juillet.