Après l’affaire des écoutes téléphoniques entre Guillaume Soro et Djibril Bassolé, c’est au tour de Mamadi Diané, un conseiller du président ivoirien, Alassane Ouattara, d’être accusé d’avoir eu un entretien avec le candidat à la présidentielle gabonaise, rapporte Jeune Afrique.
L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse animée dans l’après-midi Alain-Claude Billie By Nzé, le ministre gabonais de la Communication et porte-parole du candidat Ali Bongo Ondimba (ABO). Il a dénoncé l’ingérence de certains pays africains dans le processus électoral gabonais en cours.
Selon lui, le mis en cause, Mamadi Diané agirait à l’insu du Président ivoirien. Il aurait d’abord procédé à l’introduction de hackers dans le pays. Lesquels hackers qui auraient de faux procès-verbaux tout en piratant les données gouvernementales.
La source de ces affirmations, avance le ministre gabonais de la communication, est un enregistrement téléphonique d’une conversation que les deux hommes ont eu le 29 août 2016. Là, rapporte JA, Mamadi Diané aurait dit explicitement à Jean Ping :
– « Mon frère, comment va ? »
– « Oui, j’ai reçu le papier, on va l’envoyer »
– « Non, non, il y a autre chose, plus important. Il faut que tu réussisses à avoir deux ou trois personnes de la commission électorale qui disent qu’il y a trop de tripatouillages et qui démissionnent »
– « Oui… »
– « Tu comprends, ça va mettre la pagaille totale. Si on peut faire ça ce soir (lundi, veille de la proclamation des résultats, ndlr) , ça va être extraordinaire »
– « OK, merci. »
Selon notre confrère, Diané a réfuté les accusations. « Je ne suis concerné ni de près ni de loin », aurait-il déclaré avant de couper la communication. Mais, la partie gouvernementale ivoirienne confirme le lien Diané et Ping. «C’est hélas un fait avéré. Le président est furieux », a indiqué un ministre.
Une furie qui a conduit à l’éviction immédiate de Mamadi Diané de ses fonctions de conseiller spécial à la présidence. Dans un communiqué rendu public ce 30 août, « la présidence de la République ivoirienne condamne cet acte d’ingérence et rassure les autorités et le peuple gabonais qu’elle tient au strict respect de la souveraineté de la république gabonaise ».
Audio source Koaci