Les avocats, huissiers et notaires tchadiens se sont joints jeudi aux magistrats en grève dans tout le pays pour soutenir un avocat pris à partie par des forces de l’ordre, selon des sources syndicales.
Les magistrats ont décidé de la “cessation de toutes activités sur l’ensemble du territoire national” pour protester contre l’agression le 22 mai à Doba (sud) d’un avocat et de ses clients par des forces de l’ordre, selon le président du syndicat des magistrats du Tchad, Allarakete Sanengar.
Les professions libérales judiciaires (avocats, huissiers et notaires) ont également cessé leurs activités à partir de jeudi et jusqu’au 6 juin, selon un communiqué de presse.
Avocats, huissiers et notaires prévoient une “marche pacifique (…) si le gouverneur de la région (de Doba) et le commandant de la gendarmerie (de Doba) ne sont pas relevés de leurs fonctions”.
“Nous sommes prêts à mourir lors de cette marche” déclarent-ils dans le communiqué, ajoutant qu'”une lettre ouverte a été adressée au chef de l’Etat pour dénoncer les multiples agressions dont sont victimes les acteurs judiciaires”.
Le 22 mai, l’avocat Me Doumra Manassé s’était dit victime de tirs par des gendarmes sur sa voiture, alors qu’il transportait trois de ses clients relaxés qui ont ensuite été bastonnés et emmenés dans les locaux de la gendarmerie de Doba.
Une équipe du ministère de la Justice est arrivée lundi matin dans cette ville. “Il faudra attendre la fin de la mission pour tirer les responsabilités de cet incident et que les sanctions tombent”, avait indiqué lundi le ministre de la Justice, Djimet Arabi.
Les magistrats de Doba avaient décidé de fermer leur tribunal dès la semaine dernière en signe de protestation.
Lundi, une grève de trois jours avait été décidée par l’ensemble des magistrats tchadiens. Une marche des magistrats n’avait pu avoir lieu mardi faute d’autorisation du ministère de la Sécurité.
Le Tchad connaît depuis le début de la semaine une grève de la fonction publique massivement suivie, bloquant hôpitaux, écoles et ministères. Les fonctionnaires réclament le paiement de leurs primes et indemnités.
Avec AFP