1. Les meilleurs amis
« Il ne voulait tout simplement pas partir ! Il s’est accroché à un radiateur dans ma cuisine pendant que sa femme tentait de le tirer par les jambes en essayant de le ramener à la maison », a raconté Evguenia Smolova au sujet d’une histoire qu’elle n’oubliera jamais.
Un jour, elle a invité un couple habitant à l’étage au-dessus de son appartement pour une occasion quelconque. Ils ont mangé et bu avec modération – rien ne semblait présager le pire jusqu’à ce qu’il ne soit… littéralement trop tard. « Ils ne rentraient tout simplement pas chez eux, explique Smolova. J’ai commencé à faire la vaisselle, mon mari est allé se coucher et ils restaient obstinément assis à la table. Finalement, la femme a ordonné de partir mais son mari a juste refusé d’écouter : il s’est accroché à un radiateur avec les deux mains et ne voulait tout simplement pas bouger, peu importe ce qu’elle tentait pour le faire déguerpir ! »
Toute personne vivant en Russie a eu un voisin qui se comporte comme si vous étiez les meilleurs amis du monde. Rappelez-vous, il pense vraiment que vous êtes copains et il sera extrêmement déçu et profondément blessé si vous rejetez ses avances obsessionnelles en refusant de le laisser entrer à n’importe quelle heure du jour et de la nuit pour écouter ses conversations émouvantes d’une heure. Vous souvenez-vous du personnage de Minnie Castevet ? Les téléspectateurs russes ont connu ce type longtemps avant que Roman Polanski ne dépeigne cet enfer de bon voisinage dans Rosemary’s Baby.
Pour éviter de rencontrer ce type de voisins, arrêtez de sourire et cessez d’être amical, ne parlez jamais à personne et évitez de faire connaissance avec les gens qui vivent dans le même immeuble que vous.
2. Babouchkas retraitées du KGB
Elles passent d’innombrables heures assises sur des bancs devant votre porche, mâchent des graines de tournesol et échangent des remarques sur les passants insouciants. Vous pourriez penser qu’elles n’ont rien de mieux à faire et vous auriez terriblement tort dans votre conclusion.
Une babouchka typique sait tout de vous alors qu’elle reste dans l’ombre.
« Ma voisine, une femme âgée, n’ouvrait pas sa boîte aux lettres avant d’entrer dans un ascenseur. Elle attend donc, face aux boîtes aux lettres, me tournant le dos, et ne bouge pas. Moi non plus. Nous attendons tous les deux que l’ascenseur arrive, puis j’entre dans l’ascenseur et alors seulement elle prend ses clés et ouvre sa boîte aux lettres. Elle le fait pour que je ne sache pas dans quel appartement elle vit – je n’ai pas d’autre explication », explique Dmitri Ivanets, qui a été la cible d’une conspiration de retraités vivant dans son immeuble.
Ces mamies-espionnes exigent également le respect.
« Il y a une babouchka qui vit en dessous de chez moi. Elle commence à frapper le plafond avec un bâton au moindre bruit. Pas seulement quand j’écoute de la musique forte, vous pourriez littéralement être assis avec une tasse de thé lors d’une conversation tranquille à 19 heures qu’elle commencerait à frapper aussi », d’indigne Sean Walsh, qui a récemment déménagé à Moscou d’Irlande.
Pour éviter de faire l’objet d’un dossier détaillé, essayez d’être compréhensible pour les personnes âgées: ne dites jamais que vous travaillez dans l’informatique (les conducteurs d’autobus, par exemple, sont plus fiables), évitez les vêtements colorés et expressifs, mariez-vous et faites quatre enfants. En un mot, installez-vous et vous sortirez de leurs radars.
3. L’homme-voisin
Ce type est si commun qu’il est devenu un mème sur Internet. Souvent, il s’agit d’un archétype de toutes les souffrances que les voisins russes infligent à leurs concitoyens exprimé sous les traits de la personne qui vit à côté de chez vous.
Il visse, martèle, déplace des meubles, se dispute avec sa femme, ses chiens aboient et ses enfants pleurent. Cette pratique maligne pourrait être réduite à l’absurde. « J’avais un voisin particulièrement fort; il n’a jamais arrêté les réparations dans son appartement mais tout cela n’était rien par rapport à son ronflement – quand il avait fini son vacarme quotidien, il allait se coucher et commençait à ronfler comme un fou. Je ne pouvais pas m’endormir sans porter d’écouteurs »,explique Alexeï Markov de Moscou.
Pour éviter ce type de torture, déménagez dans un vieil appartement minable où personne n’a d’argent pour faire des rénovations majeures. Cela vous exposera cependant aux babouchkas du KGB(voir point 2).
4. L’entremetteur
« Tu n’es pas encore mariée ? Vraiment bizarre, tu es si belle ! Quand allons-nous enfin célébrer ton mariage, chérie ? » : telles sont les phrases typiques d’un voisin « entremetteur ». Ils sont très gentils et courtois et vous ne pouvez pas imaginer à une bonne raison de contrecarrer cette petite conversation récurrente inconfortable sans paraître grossier.
« Ce type de voisins est particulièrement agaçant. +Pas encore marié encore ? C’est pourtant le moment !+ Ces questions sont terribles à entendre pour une jeune femme », explique Larissa Kouznetsova de Moscou.
Pour sortir des radars de l’entremetteur, bloquez ses offensives (les entremetteurs sont généralement des femmes) avec une question de votre choix, en la lissant avec un compliment de nature personnelle. N’arrêtez pas de lancer des accolades, sinon elle va prendre l’initiative…
5. Le fêtard
« Quand mes voisins partent à la datcha du vendredi au lundi, leur fils organise des raves infernales : il invite des tonnes d’amis, ils rugissent et chantent des chansons de rap au micro », se lamente Olga Popova de Moscou.
Étonnamment, les organisateurs de raves effrénées sont généralement des adolescents calmes et introvertis trop timides pour saluer leurs voisins à la lumière du jour. Ils évitent le contact visuel et marmonnent discrètement « zdrastvoouïtié »(bonjour).
« Quand je le vois dans l’ascenseur, il semble être pure innocence. Il dit +zdrastvoouïtié+ et sourit »,confirme Popova.
6. Le croisé de la porte d’à-côté
Ils prennent tout en grippe : les voitures garées à proximité de la maison, les chiens errants, l’augmentation des prix des services publics, les jeunes qui terrorisent les salles communes. Alors que la plupart des Russes préfèrent souffrir en silence, cette race-là se précipite dans la brèche sans hésitation. Ils combattent l’injustice sans pitié et deviennent ainsi une source de terreur pour leurs voisins.
« Lors de mon premier jour à Moscou, ma voisine a frappé à ma porte. Je pensais qu’elle allait m’accueillir et me donner des biscuits, mais à la place elle a juste dit : +Je ne vous fais pas confiance, les jeunes. Je ferais mieux de ne pas entendre de bruit+, puis elle est partie. Je ne l’ai jamais revue »,explique Sean Walsh, qui vient d’immigrer d’Irlande à Moscou.
C’est typiquement ce que ferait un croisé de palier à quelqu’un qui vient d’emménager : émettre un avertissement.
rbth.com