En marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, se déroulant du 24 au 26 mai, Patrick Pouyanné, le PDG de Total, a proposé au président de la Fédération de Russie d’étudier la possibilité d’autoriser l’exportation de gaz russe vers l’Europe dans le cadre de l’entreprise mixte Novatek, dont le groupe français est actionnaire.
« Je voudrais proposer au président Poutine d’engager une réforme ambitieuse. Pourrions-nous espérer qu’un jour vous permettrez au projet conjoint de Novatek et Total de vendre du gaz de gazoduc en Europe ? Cela permettra de stabiliser les positions du gaz russe sur le marché européen », a-t-il en effet suggéré.
Cette demande s’explique en réalité par le fait qu’à l’heure actuelle seul le géant gazier russe Gazprom est autorisé à approvisionner l’Europe par le biais de gazoducs.
En réponse, Poutine a souligné qu’il était d’ores et déjà possible de prendre part aux exportations de gaz russe vers les pays européens via l’entreprise Gazprom Export, et notamment son projet Nord Stream 2, destiné à relier la Russie et l’Allemagne à travers la mer Baltique.
« Nous pouvons tout à fait parler de cela, en discuter. Tôt ou tard cela sera fait dans un régime absolument libéral … Aujourd’hui cinq compagnies participent au Nord Stream 2, Total peut devenir la sixième. Voilà, s’il vous plait, la participation directe dans les livraisons de gaz », a ainsi déclaré le chef d’État.
Pouyanné a par ailleurs remercié Vladimir Poutine pour son soutien dans le projet de l’usine de production de gaz liquéfié Yamal LNG, dans le Grand Nord russe, le géant pétrolier et gazier français détenant 20% des parts de ce site industriel, contre 50,1% pour Novatek.
À noter qu’hier un important accord a été signé entre les deux compagnies, Total acceptant de participer à hauteur de 10% (pour 2,55 milliards de dollars) au projet Artic LNG-2, nouveau projet d’envergure de production de gaz naturel liquéfié, situé dans la péninsule de Gydan dans le nord de la Sibérie.
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