Invité d’honneur de la 22e édition du Forum économique de Saint-Pétersbourg, Emmanuel Macron a, pour sa première visite officielle en Russie, détaillé sa vision des relations franco-russes devant un parterre de responsables économiques des deux pays.
Ce 25 mai à Saint-Pétersbourg, à l’occasion de la 22e édition du Forum économique, le président français Emmanuel Macron a livré un discours plutôt enthousiaste sur l’état des relations entre la France et la Russie.
Invité à prendre la parole au deuxième jour de sa visite officielle devant un parterre de chefs de grandes entreprises françaises et russes, le locataire de l’Elysée a appelé ses compatriotes à investir davantage en Russie. La France peut «faire beaucoup mieux», a-t-il poursuivi, notamment dans les domaines de l’agroalimentaire, du spatial, des villes durables, des services énergétiques ou encore du numérique.
Le chef de l’Etat français a en outre souhaité souligner qu’il fallait «consolider la souveraineté commerciale et financière de l’Europe», afin de la «désensibiliser» aux sujets géopolitiques, dans une référence aux interférences américaines, notamment par le biais de leur régime de sanctions à l’encontre de la Russie, qui peut également affecter les entreprises européennes.
«Nous sommes en train de travailler activement avec les entreprises, pour que le régime des sanctions, en particulier non-européen, n’affecte pas le bon développement économique [entre l’Europe et la Russie]», a-t-il ainsi fait savoir, alors que les quelque 500 entreprises françaises présentes en Russie emploient près de 170 000 salariés, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et des finances. «Durant ces 25 dernières années il y a eu des incompréhensions et des erreurs sans doute, des erreurs qui ont mené aux tensions», a ajouté d’un point de vue plus global Emmanuel Macron.
Total annonce un investissement de deux milliards d’euros dans un grand projet russe
Le président russe Vladimir Poutine a pris note de l’enthousiasme affiché par son homologue français et souligné que la France était «un partenaire ancien, traditionnel, très fiable» de son pays. Il a également loué la tradition française de non-alignement en matière géopolitique.
Sur le volet économique, le chef de l’Etat russe a souligné qu’il n’était pas normal que les échanges commerciaux entre la Russie et la France soient si faibles, prenant l’exemple d’une entreprise finlandaise qui totalise environ 5 milliards d’euros d’échanges commerciaux avec la Russie à elle seule, alors que le total des échanges avec la France s’élève à 13 milliards d’euros.
Se félicitant de la croissance des échanges bilatéraux – qui ont augmenté de 16,5% en 2017 – il a cependant fait remarquer qu’ils étaient nettement inférieurs à ceux avec la Chine, le premier partenaire de Moscou, qui se sont élevés à plus de 70 milliards d’euros en 2017 et devraient atteindre 90 milliards prochainement.
Les échanges commerciaux franco-russes se sont eux relevés après avoir plongé à la suite de l’imposition des premières sanctions contre la Russie en 2014. Parmi la cinquantaine d’accords et de contrats signés au cours de la visite du président français, le plus important est l’annonce par Total d’un investissement de deux milliards d’euros pour une prise de participation à hauteur de 10% dans un nouveau projet géant de gaz naturel liquéfié dans l’Arctique russe. La société française pourrait également, selon Vladimir Poutine, être la sixième entreprise à participer au projet de gazoduc russe Nord Stream II.
rt france