Tatiana Romanova, Bons baisers de Russie (1963)
Dans le deuxième volet de la série James Bond, la compagne de Bond (Sean Connery) est une employée russe du consulat soviétique en Turquie, Tatyana Romanova. Elle était incarnée par la vice-miss Univers et actrice italienne Daniela Bianchi, qui a exprimé de manière assez réaliste la profondeur et les contradictions de la femme russe. Cette blonde aux lèvres pulpeuses semble angélique, mais elle frappe parfois avec détermination, voire cruauté. Mais le principal, c’est qu’elle est belle à tomber par terre…
Youri Komarov, Belle journée pour mourir (2013, série Die Hard)
Dans le cinquième volet de la célèbre saga, la moitié de la famille de Bruce Willis est aux trousses d’un oligarque dissident russe qui vend de l’uranium (Sebastian Koch) à Moscou, Willis étant lui-même poursuivi par les services spéciaux russes et des groupes criminels. Hollywood semble tenir pour acquis qu’en Russie, tout est possible : acheter un char, faire sauter le Kremlin sans être aperçu de la police et voler une bombe nucléaire.
Aleksis et Sasha Kaidanovsky, Pacific Rim (2013)
Le réalisateur Guillermo Del Toro a présenté sa version de la bataille pour le Mur du Nord contre des créatures inhumaines en 2013. Une coalition de pays combat les monstres kaiju des bêtes brutales sorties de la croûte terrestre et rappelant Godzilla. L’équipe russe est représentée par le spectaculaire couple Kaidanovsky. Ils ressemblent à une famille qui aurait dû survivre dans la taïga pendant des années. Ils sont rustres, puissants, taciturnes et comme de vrais Russes, ils peuvent obtenir tout ce qu’ils veulent. Au prix de leur vie, ils sauvent la Chine.
Lev Andropov, Armageddon (1998)
Le sujet fantastique repose ici encore sur Bruce Willis, mais tout le monde est finalement sauvé par le « sauvage » russe. En essayant de faire exploser un astéroïde avec une bombe atomique, des pilotes de la NASA sont forcés de faire un ravitaillement sur la station orbitale russe Mir, où depuis un an et demi le colonel de l’agence spatiale russe Lev Andropov fait pousser sa barbe dans une solitude totale. Les créateurs du film ont décidé de faire d’Andropov un étrange « Russe idéal » : il est ivre, porte une chapka, un T-shirt déchiré et sale avec une étoile rouge sur la poitrine et une veste rembourrée. Au moment décisif, Andropov sauvera ses collègues américains en les aidant à revenir sur Terre, mais choisira une méthode étrange pour arriver à ses fins : d’abord, il regardera le panneau de contrôle américain, puis rejettera grossièrement la femme qui pouvait l’aider dans un accès de colère, avant de réduire en miettes le panneau. Et, « oh, miracle ! » – ça marche !
Irina Spalko, Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal (2008)
Irina Spalko, interprétée par Cate Blanchett, kidnappe la maîtresse du trouble-fête numéro un Indiana Jones (Harrison Ford), pour qu’il mène le renseignement russe vers un objet magique. Mais même avec son marcel, sa frange, ses sabres et son étrange accent russe à la Greta Garbo, Blanchett ressemble plus à l’elfe mélancolique Galadriel qu’à une communiste russe ou une agente du KGB. Le critère principal pour l’image de « l’héroïne russe » était et reste la beauté, et Steven Spielberg a simplement fait ce que n’importe quel réalisateur aurait fait à sa place – il a trouvé une blonde incroyablement belle et l’a affublée d’un nom russe.
Anna Karénine dans le film éponyme (2012)
Le cinéma a vu de nombreuses incarnations d’Anna Karenina, mais dans l’interprétation de Kira Knightley, l’héroïne romanesque s’est révélée nerveuse et directe. L’adaptation à l’écran du roman de Léon Tolstoï au sujet des errances amoureuses d’une jeune femme mariée au cours de la seconde moitié du XIXe siècle est toujours une tâche ardue. En Russie, par exemple, on exige souvent une conformité zélée à la source littéraire et l’on rejette toute liberté d’interprétation. Par conséquent, la Karénine de Knightley n’a pas fait l’unanimité…
Ivan Drago, Rocky IV (1985)
Véritable machine de mort russe, le poids lourd soviétique Ivan Drago (Dolph Lundgren) arrive aux États-Unis pour battre les stars américaines de la boxe. Le produit de l’empire du mal triomphe et accidentellement, mais sans regret, tue un ancien champion du monde sur le ring. Ce combat incite Rocky (Sylvester Stallone) à quitter son idylle familiale et à partir en Russie pour tenir le match-revanche et venger son ami assassiné. Le boxeur russe est le seul dans le film qui fasse vraiment de la peine. Son destin est à peu près réduit à celui d’un iPhone – il n’est nécessaire que jusqu’à ce que la prochaine génération n’apparaisse.
Natasha Chenkova, Salt (2010)
Un autre héros invraisemblable généré par la phobie du KGB est Evelina Salt ou Natasha Chenkova (Angelina Jolie), un agent infiltré qui joue un double jeu aux États-Unis. Evelina-Natasha a été cruellement trompée, et elle est maintenant obligée de sauter sur les toits des voitures en mouvement et d’échapper aux balles afin de sauver le président russe et son honneur. C’est la Lara Croft ou Mme Smith classique, mais avec des tresses et une frange : elle réalise l’éventail complet des exploits d’un blockbuster à gros budget (parmi lesquels sauter d’un hélicoptère sans mourir) et attire le spectateur au fond du labyrinthe du scénario.
Ivan Danko, Double détente (1988)
Le tournant des années 1980 et 1990 constitue l’âge d’or d’Arnold Schwarzenegger et du film d’action américain campé en Russie. Et son héros, le policier russe Ivan Danko, s’est attiré l’amour des Russes et est resté dans les mémoires : beaucoup de répliques du laconique Ivan sont devenues des citations (« Et vous, comment vous détendez-vous ? » – « Vodka »). Cela s’explique en grande partie par le fait que le réalisateur, Walter Hill, a réalisé un film vraiment très bon (aussi bon que peut l’être un film avec des fusillades et des bandits) à propos d’un duo de policiers composé d’un Russe et d’un Américain (James Belushi) dans les rues de Chicago. Le film montrait que toute les sornettes politiques à propos de la confrontation des deux superpuissances n’étaient rien comparées aux relations humaines entre deux flics ordinaires. Un a en mains du café, des beignets et des cigarettes, l’autre – un magnum et une forte capacité de concentration. Mais les opposés s’attirent, rappelle Hill.
Natasha «Veuve noire» Romanova, The Avengers (2012)
L’un des principaux Vengeurs, une spécialiste des arts martiaux, polyglotte et hacker qui peut percer n’importe quels systèmes de sécurité, est le personnage de l’univers Marvel Natasha Romanov(Scarlett Johansson). C’est l’incarnation de l’espionne russe idéale vue par Hollywood.
Le public a découvert cette héroïne de l’univers Marvel dans Iron man 2. Elle n’a pas de superpouvoirs, et n’a derrière elle que ses années de formation sous l’aile du KGB et une enfance difficile à Stalingrad (maintenant Volgograd).
Les images pleines de clichés sur les Russes, dépeints comme des terroristes-communistes, des policiers lugubres et des soldats costauds et alcooliques appartiennent désormais au passé, tout comme le VHS et Schwarzenegger.
Maintenant, c’est une Natasha sexy et bien moulée dans un costume en cuir qui pourrait même calmer Hulk ou une nouvelle génération de mutants. C’est proche de l’idéal de la femme russe dépeint par l’écrivain Nikolaï Nekrassov lorsqu’il écrivait ces lignes célèbres : « Elle arrêterait un cheval au galop, elle entrerait dans une izba en feu ».
rbth.com