Les appuis financiers attendus des partenaires en 2018 sont désormais assujettis à un reprofilage du budget en cours avant la validation en juillet prochain par son conseil d’administration du rapport de la deuxième revue du programme économique et financier.
Le Cameroun doit revoir sa copie dans sa mise en œuvre du programme économique et financier signé avec le Fonds monétaire international (FMI) en 2017. Contrairement à l’euphorie de la réussite de la première de programme, la deuxième l’est beaucoup moins. Les conclusions de cette revue présentée à la presse par le chef de mission du FMI Corinne Delechat, le 14 mai dernier mettent même sous conditions les décaissements attendus par le Cameroun cette année pour le compte de la Facilité élargie de crédit qui est adossée à ce programme.
En fait, il s’agit, non seulement du déblocage d’un montant de 95 milliards de FCFA par le FMI, mais c’est en tout un appui financier global de l’ordre de 336 milliards de FCFA que Cameroun attend percevoir de ses partenaires financiers. Notamment, la Banque mondiale, la Banque africaine de Développement (BAD), l’Union européenne et la France. Déjà en 2017, le
Cameroun dans ce cadre avait bénéficié d’un appui financier de l’ordre de 487 milliards.
Le FMI indique donc que pour que les décaissements prévus en 2018 soient effectifs, le Cameroun doit donc d’abord apporter des mesures correctives dans son budget en cours. Ce, avant que le rapport de cette deuxième revue du programme soit validé par le conseil d’administration du FMI en juillet prochain. Pour le FMI, ce « reprofilage intègre les éléments qui n’avaient pas été prévus : les éléments de sécurité, les dépenses additionnelles, la compensation du prix du carburant. Ce reprofilage nous donne confiance dans la capacité d’atteindre les objectifs en 2018 ».
Corinne Delechat ajoute même que « sur la base des réalisations de 2017, les montants envisagés dans la loi de finances 2018, au niveau de certaines catégories de dépenses, ne sont plus réalistes. Donc, on essaie de faire ce reprofilage pour s’assurer qu’on a bien capté tous les besoins au niveau des nouvelles dépenses. Si on prenait l’objectif sur la loi de finances, on serait en progression concernant la pression fiscale par rapport au PIB alors que, dans le programme, on envisageait une progression d’un demi-point ».
Rythme d’endettement
Le FMI demande également au gouvernement camerounais de continuer à élargir la base de l’assiette fiscale et profiler les dépenses sur la base des économies qui ont été engagées pour ce qui concerne le train de vie de l’Etat. Le FMI se dit aussi inquiet sur le rythme d’endettement du Cameroun, qui est passé de 31% à 35% du Produit intérieur brut (PIB) en six mois seulement. Dans le même ordre d’idées, la situation des Soldes engagés non décaissés (SEND’S) qui se chiffrent à environ 5000 milliards de FCFA sur un encours de la dette extérieure du Cameroun d’environ 5464 milliards de FCFA, selon les chiffres contenus dans le dernier rapport de la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), préoccupe tout aussi le FMI.
Néanmoins, Corinne Delechat a tenu à rassurer que le Cameroun est encore sur une trajectoire réalisable de son programme économique. D’un montant total de 666 millions de dollars (plus de 366 milliards de FCFA), le programme avec le FMI prévoit des décaissements échelonnés sur une période de trois ans, sous réserve de la validation des revues semestrielles par le conseil d’administration du FMI.
Avec 237online