Les écoles superieures situées dans les régions de la Russie sont traditionnellement moins privilégiées que celles de Moscou et de Saint-Pétersbourg, ce qui se traduit surtout par des financements publiques plus faibles.
Cela oblige l’administration de ces universités à mettre l’accent sur le développement de leurs points forts pour réaliser des découvertes scientifiques et à coopérer plus étroitement avec les pouvoirs locaux, comme les entreprises régionales, qui recherchent de plus en plus des cadres qualifiés.
Ainsi, les établissements d’enseignement supérieur régionaux peuvent offrir aux étudiants et professeurs étrangers une expérience différente de celle que proposent les deux capitales russes, mais aussi leur permettre de mieux comprendre le pays dans son ensemble, sa culture et ses traditions.
Nijni Novgorod
Nijni Novgorod. Crédit : Reuters
À l’époque soviétique, la ville alors dénommée Gorki était un pôle de l’industrie militaire, entièrement fermé aux étrangers. Aujourd’hui, c’est l’un des principaux centres russes pour l’innovation informatique et militaro-industrielle.
Les étudiants diplômés des universités locales travaillent pour le QG d’Intel et pour les centres technologiques de Yandex, de Huawei et d’Orange ou mènent des recherches scientifiques au sein de leurs propres universités. Ainsi, le laboratoire de la faculté de physique de l’une des universités de Nijni Novgorod fabrique une céramique pour la découpe des métaux qui est plus performante que ses équivalents japonais et allemand.
En 2009, l’étude effectuée par Global Services-Tholons plaçait Nijni Novgorod parmi les meilleures villes du monde pour la qualité de ses services dans les domaines de la sous-traitance informatique, de la R&D et du développement de logiciels.
Kazan
La mosquée Qolşärif, Kazan. Crédit : Legion media
Capitale du Tatarstan, Kazan est le cœur de la plus grande région musulmane du pays. Avec la première banque islamique de Russie, qui a démarré ses activités début 2016, la ville est devenue une véritable Mecque pour les touristes venus des pays musulmans.
Kazan est aussi considérée comme un centre scientifique important. C’est la seule ville en Russie, dotée à la fois d’une université fédérale et de deux universités nationales : l’Université nationale de recherche et de technologie et l’Université Tupolev. Elle héberge en outre Idea, le plus grand parc informatique du pays et l’un des plus grands parcs technologiques d’Europe qui est en outre intégré au réseau européen de centres d’affaires et d’innovation.
Tomsk
L’Université d’État de Tomsk. Crédit : Legion media
Au moment de sa création en 1878, l’Université d’État de Tomsk fut le premier établissement supérieur de la partie asiatique de la Russie à voir le jour. Aujourd’hui, les étudiants constituent 10% de la population de cette ville sibérienne, soit environ 50 000 personnes.
Les noms des chercheurs de Tomsk surgissent régulièrement dans la presse russe, éclipsant même ceux de leurs collègues britanniques : ils inventent des lasers ultra-précis, des moyens de soigner les vaches avec la lumière du soleil, découvrent de nouvelles espèces de dinosaures et collaborent avec le CERN.
Par ailleurs, l’Université de Tomsk accueille l’unique centre interdisciplinaire d’études de la Sibérie, le Transsiberian Scientific Way (TSSW), ouvert à la coopération avec les chercheurs étrangers, ainsi que l’un des plus anciens centres d’étude du russe en tant que langue étrangère.
Novossibirsk
Le Centre des technologies de l’information, Novossibirsk. Crédit : Legion media
La plus grande ville de Sibérie, Novossibirsk, dispose d’un quartier qui est une cité scientifique baptisée Akademgorodok, division de l’Académie russe des sciences en Sibérie. Akademgorodok est un lieu unique où les chercheurs, pour la plupart diplômés des universités concentrées à cet endroit, comme par exemple l’Université d’État de Novossibirsk, vivent et travaillent.
En plus de ses bonnes écoles scientifiques, Akademgorodok compte des dizaines d’instituts et laboratoires de recherche scientifique. L’un d’eux, Vector, situé près de la ville, a créé l’un des premiers vaccins russes contre le virus Ebola.
Vladivostok
Le pont de la Corne d’Or, Vladivostok. Crédit : Vostock-Photo
Base de la flotte de l’Empire russe au moment de sa fondation, la ville continue d’être largement soumise aux coutumes de la marine. Mais prochainement, Vladivostok, qu’on qualifie souvent de San Francisco russe, devrait devenir la fenêtre russe sur les pays d’Asie-Pacifique. Pékin, Séoul et Tokyo ne sont qu’à deux heures de vol et les universités locales mettent l’accent sur l’étude de l’Asie, des langues de la région et de l’océan Pacifique.
Pour appuyer ces ambitions, le campus de l’Université fédérale d’Extrême-Orient – la seule université russe, disposant d’une filiale sur le sol japonais reconnue par le gouvernement nippon – a été installé sur l’île Rousski près de Vladivostok. C’est le plus grand et l’un des plus beaux campus russes.
rbth.com