Selon la loi (Lev Koulechov, 1922, URSS)
Ce drame en noir et blanc est basé sur Imprévu de Jack London. Un groupe de cinq chercheurs d’or deviennent riches, et l’un d’eux finit par tuer ses deux amis et deux étrangers. Un couple marié désarme finalement le tueur, mais ils ne savent pas que faire de lui, l’exécuter sur place ou l’emmener à la police. Le film, qui a été réalisé avec trois acteurs, était apparemment trop subtil pour le grand public et n’a été apprécié que par les critiques.
Le Cuirassier Potemkine (Sergueï Eisenstein, 1925, USSR)
Alors que la liste ne comprend pas le maître contemporain Andreï Zviaguintsev, elle comporte quatre films du très talentueux Sergueï Eisenstein, qui était le favori de Staline. Ce film muet fait l’éloge de la révolution russe de 1905, mettant l’accent sur la mutinerie du cuirassé Potemkine qui patrouillait sur la mer Noire. Une scène est devenue emblématique – lorsque les gens descendent les célèbres « marches d’Odessa » (après le film, les marches ont été renommées en l’honneur du Potemkine). Les trois autres films d’Eisenstein sur la liste sont Octobre (1928), réalisé pour le 10ème anniversaire de la Révolution, ainsi qu’Alexander Nevsky (1938) et Ivan le Terrible, Ière partie (1944).
La Mère (Vsevolod Poudovkine, 1926, URSS)
Trois films de Poudovkine figurent dans la liste, mais ils font partie d’une trilogie. Avec Eisenstein, Poudovkine est l’un des pionniers de l’industrie cinématographique soviétique. Le film La Mère est basé sur le roman du même nom de l’écrivain soviétique Maxime Gorki. Le héros est la mère du révolutionnaire Pavel Vlassov, qui meurt héroïquement lors d’une manifestation en tenant une bannière révolutionnaire rouge. Poudovkine a continué la série avec un film qui célèbre le 10e anniversaire de la Révolution, La Fin de Saint-Pétersbourg (1927). Le dernier film de la trilogie est Tempête sur l’Asie (1928).
La Terre (Alexander Dovjenko, 1930, URSS)
La terre montre les villages, la vie des gens de la campagne et le drame de la nouvelle réalité soviétique où la propriété privée a été abolie et où le collectivisme est le principe dominant des fermes d’État. Le film glorifie la terre russe, avec de longs plans épiques de la campagne accompagnés d’une musique dramatique.
Quand passent les cigognes (Mikhaïl Kalatozov, 1957, URSS)
Vainqueur de la Palme d’Or au Festival de Cannes de 1958 (le seul film soviétique à avoir remporté ce prix), Quand passent les cigognes est l’un des films les plus profonds sur la Seconde Guerre mondiale. Il montre comment les événements ont affecté tragiquement la vie de chaque famille soviétique. Les acteurs Alexeï Batalov et Tatiana Samoïlova sont devenus très célèbres et populaires après avoir joué dans ce film.
Ballade d’un soldat (Grigori Tchoukrai, 1959, URSS)
Ce film capte l’essence du sujet le plus douloureux pour les Russes – la Seconde Guerre mondiale. Il décrit l’odyssée d’un soldat ordinaire en chemin pour voir sa mère pour la dernière fois.
Andreï Roublev (Andreï Tarkovski, 1966, URSS)
C’est le seul des sept films de Tarkovski de la liste. Andreï Roublev est un film en plusieurs volets représentant huit moments de la vie du célèbre peintre d’icônes russes médiévales. Le film a été interprété par beaucoup comme une allégorie du sort des artistes vivant sous le régime soviétique et, par conséquent, il n’a pas été diffusé pendant plusieurs années.
Guerre et paix (Sergueï Bondartchouk, 1967, URSS)
Parmi les dizaines de mises à l’écran du roman épique de Léon Tolstoï au cours des 60 dernières années, les experts de Harvard ont choisi le chef-d’œuvre de Sergueï Bondartchouk. Ce film est adulé par les Russes (avec la mise à l’écran par de Bondartchouk d’un autre roman épique, Le Don paisible de Mikhaïl Cholokhov). Les Américains ont également apprécié le film, et il a reçu en 1969 l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Bien qu’il soit absolument incontournable, nous recommandons vivement de lire d’abord les quatre volumes du roman.
L’Arche russe (Alexander Sokourov, 2002, Russie)
C’est le seul film russe post-soviétique sur la liste, ce qui signifie que Harvard considère Sokourov comme le seul grand réalisateur russe contemporain. Ce film a été filmé en une seule séquence et sans aucun montage. Le film a été réalisé en l’honneur du 300e anniversaire de Saint-Pétersbourg, et l’action se déroule dans le Palais d’Hiver où deux voyageurs abordent la culture russe, rencontrent des personnages historiques de Pierre le Grand à Nicolas II, et assistent aux jours sombres du Siège de Leningrad.
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