Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire, les autorités nigériennes ont révélé être en négociation avec la société saoudienne Al Horaish for Trading & Industry pour la vente de 120 000 hectares de terres agricoles dans la région de Diffa, à l’est du pays. Il n’en fallait pas plus pour provoquer une levée de boucliers de la part de la société civile qui dénonce une acquisition aux allures d’accaparement des terres agro-pastorales, vitales pour la survie des communautés locales.
Dans un souci d’apaisement, le président du conseil régional de Diffa, Meyrou Malam Ligari, explique à RFI que les producteurs et éleveurs expropriés du fait du projet ne devraient pas voir leur subsistance menacée puisqu’ils « auront un aménagement pour qu’ils puissent continuer à produire ce qu’ils avaient l’habitude de produire parce que nous avons prévu en aval des unités industrielles. C’est pour donner de la plus-value à ces productions au niveau régional ».
Le projet à l’origine de la cession polémique devrait permettre « la création de 13 000 emplois, la construction d’écoles, de centres de santé, mais également une centrale électrique de 70 mégawatts. La région de Diffa bénéficiera aussi d’une redevance de l’ordre de 500 millions à 1 milliard de francs CFA par an, ainsi que d’un dividende de 15 %, sans compter les recettes fiscales au profit de l’Etat. Les études de faisabilité et d’identification des sites ont été déjà menées. Reste à conduire les études d’impact environnemental et social », précise RFI.
Cette acquisition, si elle se concrétisait, confirmerait l’intérêt accru des investisseurs étrangers pour des terres agricoles africaines évaluées en 2013 à 202 millions d’hectares par la Banque mondiale.
Avec Agence Ecofin