Depuis le 6 avril, le Nigeria est la première économie d’Afrique. Décryptage en six infographies de ce bond spectaculaire.
Le 6 avril dernier, le Nigeria a publié, via son bureau national des statistiques, la nouvelle valorisation de son produit intérieur brut. Appelée en anglais « rebasing » (un terme sans réel équivalent en français), la technique qui a permis au pays de se hisser à ce rang consiste en la modification de l’année de référence à partir de laquelle est calculé le Produit intérieur brut (PIB). Cette année devrait être théoriquement modifiée tous les 5 ans. Le Nigeria ne l’avait pas fait depuis deux décennies, d’où l’impact très important de ce nouveau calcul sur l’évaluation de la taille de son économie. Suite à cette modification statistique, le PIB du pays a en effet bondi (en monnaie locale) de 89%. Un record absolu, comme le montre le graphique ci-dessous.
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Suite à la modification de son année de base (2010 au lieu de 1990), un processus qui a pris entre deux et trois ans, le Nigeria a réévalué son PIB. Entrant dans le Top 30 des économies mondiales, devant l’Afrique du Sud et à peu près au niveau de l’Argentine, la Norvège, la Pologne ou l’Autriche.
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Si le bond dans le classement mondial des PIB est spectaculaire, il est beaucoup plus faible en termes de richesse par habitant, comme le souligne le graphique ci-dessous. En 2012, selon le nouveau calcul, avec un PIB par habitant de 2689 dollars contre 1555 auparavant, le Nigeria arrive bien après le 100ème rang mondial. En Afrique, il reste derrière le Maroc, l’Egypte, la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Cap Vert, l’Angola, l’Algérie, la Guinée équatoriale, le Botswana, Maurice, le Gabon…
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Suite à la révision de son calcul, le PIB nigérian a augmenté d’environ 235 milliards de dollars. A titre de comparaison, ce montant supplémentaire est supérieur à l’ensemble du PIB annuel de l’Algérie.
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Dans le détail, l’évolution du PIB s’explique essentiellement par l’énorme bond du secteur des services. La part des télécoms dans le PIB est ainsi passée, avec le nouveau calcul, de moins de 1% à 8,7%. A l’inverse, la part des hydrocarbures a nettement reculé, représentant désormais moins de 15% de la richesse nationale.
Si la part de l’agriculture a elle-aussi chuté, elle reste relativement élevée en comparaison avec d’autres économies émergentes. Ainsi, au Brésil, pourtant une puissance agricole mondiale, ce secteur ne pèse que pour 5% de la richesse nationale.
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Le nouveau calcul nigérian modifie aussi de nombreux ratios économiques, habituellement mesurés en pourcentage du PIB. Parmi les facteurs jugés positifs, l’évolution de l’endettement, qui tombe à 11% du PIB. Ce niveau très bas laisse entrevoir la possibilité pour le pays de s’endetter davantage, notamment pour développer des infrastructures qui lui font encore énormément défaut. Le déficit budgétaire chute lui-aussi.
A l’inverse, un ratio inquiète fortement les économistes : le rapport entre prélévements fiscaux et PIB. Le taux de collecte des impôts effectif tombe de 26% à 14%. Ce niveau est très en-dessous de la moyenne africaine (26%), continent où la capacité de collecte des impôts reste relativement défaillante. La pression devrait être grande sur le gouvernement pour augmenter les impôts ou accroître sa capacité de collecte. Ou les deux.
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avec jeuneafrique