Des centaines de producteurs réclament une hausse du prix du lait et doivent se réunir ce lundi devant le siège du géant laitier qui appelle au calme.
À l’appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, plusieurs centaines de producteurs laitiers du Grand Ouest (Bretagne, Normandie et Pays de Loire), sont attendus ce lundi à Laval (Mayenne), près du siège du groupe Lactalis, géant mondial des produits laitiers. Ils entendent réclamer une revalorisation du prix du lait. Le mouvement est prévu pour durer, selon les agriculteurs. L’entreprise dénonce «le discours irresponsable du syndicalisme agricole. «Il n’y a qu’en France où le syndicalisme agricole refuse la réalité du marché et s’en prend à une entreprise en particulier», affirme-t-elle.
Selon les organisations syndicales, le prix de 256 euros les 1000 litres payés par Lactalis à ses producteurs est de dix à trente euros inférieur à celui que paient ses concurrents, tels Bongrain ou Danone. Les éleveurs s’estiment lésés, le prix de production se situant en moyenne à 350 euros. Le problème est d’autant plus préoccupant que Lactalis, en position de force, est le premier collecteur de lait en France, où il s’approvisionne auprès de 13.500 producteurs. Interrogé ce lundi matin dur France Inter, Michel Nalet, porte-parole de la société Lactalis a appelé les éleveurs au calme. «Nous attendons que cette manifestation se passe dans le calme, dans le respect des biens et des personnes, et qu’il n’y ait pas de débordement», a-t-il déclaré. La porte-parole a assuré que le géant laitier était prêt à recevoir les organisations de producteurs. «Pour ce qui concerne la FNSEA et la FNPL (branche «lait» du syndicat agricole majoritaire, ndlr) qui ont demandé un rendez-vous à notre président, nous avons répondu que bien entendu nous sommes disposés à discuter avec elles», a-t-il ajouté. «Mais on ne peut pas à la fois guerroyer et faire un blocus (…) et stigmatiser notre groupe et demander de se mettre autour de la table», a relevé Michel Nalet affirmant que le groupe était conscient des difficultés rencontrées par les producteurs.
Surproduction mondiale
La manifestation des éleveurs vise à faire pression sur Lactalis, mais sans doute aussi à attirer l’attention quelques jours avant le Conseil des ministres de l’Agriculture, prévu ce jeudi à Bruxelles. On y parlera en effet notamment de l’attribution des fonds destinés à endiguer la surproduction mondiale de lait qui, depuis la fin des quotas laitiers en 2015, met le secteur sous tension.
En attendant, les éleveurs peuvent se féliciter de l’entrée en application d’une autre mesure: selon un décret paru dimanche au Journal officiel, la France expérimentera à partir du 1er janvier 2017 l’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les produits transformés. Une mesure réclamée par les associations de consommateurs et, plus récemment, par les éleveurs.
avec lefigaro