En Egypte, Blumberg Grain pourrait ne pas aller au bout de son mégaprojet d’installation de système de stockage de céréales et se retirer entièrement du pays. Reutersrévèle que la compagnie attend toujours la décision finale des autorités quant à la seconde phase de ce projet alors que des signes semblent prouver que le pays a conjugué l’initiative au passé.
Cette nouvelle intervient alors que l’Egypte est actuellement secouée par un scandale relatif aux approvisionnements en blé. Certaines autorités estiment, en effet, que 2 millions de tonnes sur les 5 millions de tonnes qui devraient être achetées, auprès des producteurs locaux, n’existent que sur le papier. Ces assertions ont entraîné la mise en place d’une commission d’enquête qui a commencé à révéler des malversations dans la chaîne d’approvisionnement, notamment au niveau des silos qui déclarent plus de blé qu’ils n’en stockent réellement.
Pourtant, le projet de Blumberg Grain pourrait contribuer à mettre un terme à ces malversations par l’installation de systèmes de suivi et de gestion modernes dans les silos. Un an plus tôt, la compagnie avait parachevé la réalisation de la première phase de son projet, en livrant 93 silos, dotés de ces systèmes, qui devaient voir transiter le quart de la récolte égyptienne de céréales. Cependant, des difficultés liées à la bureaucratie ont empêché l’entrée en activité de ces infrastructures, dans les délais durant lesquels ont été commises les fraudes mises en évidence.
Pour l’instant, du côté de Blumberg Grain, on joue encore la carte de la sérénité. «Etant donné l’impact de ce projet et l’accent particulier, par l’administration Sissi, sur la lutte contre la corruption, le besoin d’augmenter les disponibilités en devises et d’accompagner les producteurs, nous sommes confiants de ce que le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour s’assurer d’un développement rapide de ce projet.», a affirmé David Blumberg qui préside les activités de la compagnie en Afrique et au Moyen-Orient.
Cependant, la compagnie a indiqué qu’en cas de non-signature de la seconde phase du projet, elle interromprait son implantation en Egypte et son investissement de 250 millions $ dans divers projets destinés à faire du pays un hub régional d’exportation.
L’usine de Blumberg Grain, à l’est de Port Saïd, sera la première à être basée dans la Zone Economique du Canal de Suez. Pour rappel, l’exécutif égyptien fonde beaucoup d’espoirs sur cette zone dont il veut faire une plateforme d’exportation et de réexportation susceptible de générer des devises, mais peine encore à trouver des investisseurs étrangers désireux de s’y implanter.
Avec Agence Ecofin