En Egypte, le procureur général a récemment déclaré que des fonctionnaires s’étaient associés aux fournisseurs de céréales du marché local, dans le cadre d’approvisionnements fictifs en blé d’une valeur de 621 millions de livres égyptiennes (69,93 millions $). Les fraudeurs qui ont livré sur le papier 221 800 tonnes de blé au gouvernement, ont déjà perçu 533 millions de livres égyptiennes sur le montant total, indique Reuters.
Cette sortie du procureur général intervient alors que le pays est en proie actuellement à une controverse, suite aux déclarations d’officiels qui estiment que 2 millions de tonnes de blé sur les cinq millions de tonnes acquises auprès de fournisseurs locaux, n’existeraient que sur le papier. Alors que la commission mise en place par le parlement, pour creuser ce dossier, devrait rendre ses conclusions ce mois, le procureur général a, d’ores et déjà, émis des mandats d’arrêt, des interdictions de voyage et des ordres de gel de fonds, à l’encontre de certains propriétaires de silo. Ces derniers, grâce à la complicité de certains fonctionnaires, ont pu falsifier les documents relatifs aux quantités de blé qu’ils stockent et ainsi toucher les primes instaurées par l’exécutif.
Il faut rappeler que l’Egypte, qui est l’un des plus gros importateurs de blé de la planète, a décidé de réduire sa dépendance aux importations de la céréale. Le pays a donc initié un programme incitatif visant à stimuler la culture locale du blé et a, dans ce cadre, décidé d’acheter le blé produit localement à un prix supérieur à celui pratiqué sur le marché mondial. Ce programme a permis de nombreuses fraudes, notamment l’importation de blé et sa réintroduction dans le circuit d’approvisionnement local ou encore la falsification des quantités réellement stockées.
Avec Agence Ecofin