La police marocaine a interpellé vendredi deux jeunes hommes pour avoir agressé des femmes qui avaient été elles-mêmes arrêtées mi-juin en raison de leur robe jugée provocante.
Les deux femmes, coiffeuses de profession, avaient été interpellées le 16 juin sur un marché d’Inezgane, dans le sud du pays, alors qu’elles se rendaient à leur travail.
D’après des médias locaux, la police est intervenue après qu’elles eurent été encerclées par des gens qui protestaient contre leur tenue « jugée contraire aux bonnes moeurs ».
Les deux femmes, âgées de 23 et 29 ans, doivent être jugées à partir du 6 juillet à Agadir (sud) pour « outrage à la pudeur », selon la présidente de la Fédération de la ligue des droits de femmes (LDDF), Fouzia Assouli.
Harcèlement
Selon un communiqué de la Sécurité nationale, les jeunes hommes arrêtés, âgés de 17 et 18 ans, ont « harcelé les deux femmes en raison de leurs tenues qu’ils considéraient comme indécentes, avant que cela ne dégénère en une agression verbale et physique, l’un deux ayant fait des gestes indécents ».
Ils risquent de un mois à deux ans de prison.
L’arrestation des deux jeunes femmes a suscité une vague d’indignation au Maroc. Des rassemblements ont eu lieu à Rabat et Casablanca sous le slogan « Mettre une robe n’est pas un crime ».
Sur internet, une pétition de soutien aux deux femmes, lancée il y a une semaine, a de son côté recueilli près de 18.000 signatures.
Accusées « d’outrage à la pudeur », elles risquent de un mois à deux ans de prison, selon l’article 483 du code pénal.
Pme pmi magazine avec jeuneafrique