La Nasa développe une caméra baptisée HiDyRS-X capable de s’accommoder de l’incroyable luminosité des flammes éjectées par les propulseurs des fusées.
Avant de prendre leur envol, les moteurs fusée subissent une impressionnante batterie de tests visant à éprouver leur robustesse et leur fiabilité. Des tirs “statiques” sous l’oeil de multiples caméras permettent de vérifier non seulement le bon comportement mécanique du moteur mais aussi de scruter la qualité de la combustion. Toutefois, le puissant jet de flamme que crache les tuyères est si brillant qu’il est très compliqué de l’étudier à l’aide de caméras classiques. En effet, si ces dernières s’adaptent à la luminosité de la flamme, tout le reste de la scène est plongé dans le noir, et on ne distingue plus rien du moteur. A l’inverse, si ce sont les composants du moteur que l’on cherche à observer, toute la trainée de flamme apparaît alors totalement surexposée sans que l’on puisse y distinguer quoi que ce soit.
Image saturée de la flamme produite lors d’un tir statique d’un lanceur fusée. Crédit : Nasa
C’est pourquoi l’agence spatiale américaine a développé la caméra HiDyRS-X (pour High Dynamic Range Stereo X-camera). Celle-ci a l’appréciable qualité de pouvoir enregistrer une scène en la filmant simultanément avec différents niveaux d’exposition. Puis, de manière dynamique, un processeur applique un traitement de l’image qui exclut automatiquement les plans sur et sous-exposés. Ainsi, il est possible d’obtenir une vue d’ensemble de la combustion mais aussi du moteur fusée à couper le souffle. On voit ici l’une des premières scènes enregistrées par cette caméra lors du test d’un moteur du SLS, le futur super lanceur américain dont l’entrée en service est prévue pour 2018.
Malgré la beauté de ces images, la Nasa raconte sur son site avoir connu quelques déboires lors des premiers tests de cette caméra. Celle-ci n’a en effet pas démarré lors de la mise à feu du propulseur, obligeant les équipes techniques à la mettre en marche manuellement en catastrophe (ce qui explique que les premières secondes du test n’aient pas été enregistrées). Puis, du fait des puissantes secousses générées par le propulseur, le câble d’alimentation de la caméra a été brutalement arraché… Néanmoins, ces quelques secondes d’images de combustion ont permis de montrer l’efficacité du traitement d’images de cette caméra.
avec sciencesetavenir