La semence de bonne qualité permet d’augmenter la production du riz de 30 à 40%.
C’est ce qui a motivé l’organisation d’un atelier de formation, du 7 au 11 mai 2018, à Bouaké-M’Bé (AfricaRice) située à une trentaine de kilomètres de Bouaké, sur la production de semences de riz de qualité. « Ce qui a permis de renforcer les capacités d’une quarantaine de producteurs semenciers venus de plusieurs régions de la Côte d’Ivoire », a indiqué Dr Saïdu Bah d’AfricaRice.
Durant ces cinq jours, les participants ont pu bénéficier d’une formation théorique et pratique. Après l’évaluation initiale des connaissances par les formateurs, la formation a porté sur l’importance et les principes des semences de qualité, le choix du site et la préparation de la pépinière de qualité, la préparation du sol et l’établissement de la culture, l’interaction avec un entrepreneur semencier ou encore les principes de multiplication des semences.
Aussi, les techniques culturales en production semencière, la législation semencière, les législations ivoiriennes sur l’état sanitaire des semences et le contrôle des nuisibles, ainsi que le contrôle des principales maladies des semences et des micro-organismes affectant la qualité des semences de riz leur ont été enseignés.
Concernant la formation pratique, dira Emmanuel Coulibaly, chef de service production semences à l’Agence pour le développement du riz (Aderiz) ex-Ondr, l’un des formateurs, que les apprenants sont allés sur le terrain pour voir les itinéraires techniques et les nouvelles variétés de riz qui ont été mis en place par les chercheurs d’AfricaRice. «Ils ont pu visiter la banque de gènes d’AfricaRice et tous, nous avons été impressionnés car il y a 21 000 variétés de riz exposées», s’est-il satisfait.
Cette formation a été plus que bénéfique pour les participants puisque que si l’on en croit N’Guessan Djéa Kouassi Aimé, secrétaire général de la Coopérative des riziculteurs de Sakassou (Corisak), il s’est rendu compte que ses pratiques culturales sont différentes de ce qui leur ont été enseignées, notamment les repiquages en ligne, les écartements et l’apport des intrants.
Pour partager son expérience de réussite dans la production et la distribution de semences, Maïmouna Coulibaly, promotrice et gérante de Fasokaba, une société privée de production et de distribution de semences basée à Bamako (Mali), a été invitée. Sa présence est surtout pour montrer aux producteurs ivoiriens de semences qu’il est possible de faire de leurs coopératives de véritables sociétés de production semencière.
«D’une tonne de production en 2007, nous sommes passés depuis 5 ans à 1500 tonnes de production de semences par an», a-t-elle révélé. Après la visite des champs expérimentaux d’AfricaRice avec les différentes variétés de riz, elle s’est rendue compte qu’elle peut élargir son marché de vente. «Je me suis rendue compte que si des variétés de riz sont homologuées dans tel ou tel pays et non au Mali, je peux les produire et les vendre dans les pays concernés», s’est-elle réjouie.
Notons que cet atelier a été organisé à l’initiative d’AfricaRice, en collaboration avec l’Aderiz et le soutien financier de la Fao.
Avec fratmat