Une étude publiée par la revue Nature Genetics a permis d’identifier des gènes impliqués dans la dépression. Cette découverte devrait orienter la recherche vers “de nouvelles stratégies de traitement”.
La dépression serait une maladie génétique face à laquelle les Européens seraient plus vulnérables. C’est le constat d’une étude publiée lundi dans la revue Nature Genetics , qui a cherché à déterminer l’influence des gènes sur le risque de dépression chez les habitants européens. Selon l’OMS, la dépression touche plus de 350 millions de personnes dans le monde, et 25% de la population européenne.
L’étude pangénomique, a analysé le génome de 75.607 personnes diagnostiquées comme atteintes de dépression, ou traitées pour la maladie, et de 231.747 personnes sans antécédents de dépression.
Elle a ainsi utilisé les données de la société américaine de génétique 23andMe, qui vend des tests ADN aux particuliers afin d’évaluer leur risque génétique de développer certaines maladies. Les résultats obtenus ont été associés aux résultats des précédentes études publiées sur les troubles dépressifs majeurs.
Par le passé, les recherches avaient déjà permis d’établir que les origines de la dépression n ‘étaient pas seulement psychologiques mais pouvaient être héréditaires, voire familiales. En revanche, elles n’avaient pas permis d’identifier les variations génétiques qui influent sur le risque de dépression.
Dix-sept variations génétiques à risque identifiées
L’étude menée par Ashley Winslow, David Hinds, et Roy Perlis, a identifié dix-sept variations génétiques potentiellement à risque, réparties dans quinze régions du génome. Les gènes impliqués dans la dépression seraient notamment liés au système nerveux, ou impliqués dans le développement du cerveau. Un gène qui était jusqu’alors associé à l’épilepsie et la déficience intellectuelle est également en cause.
Pour Roy Perlis, médecin de l’hôpital général du Massachusetts et professeur agrégé de psychiatrie à la Harvard Medical School, ces résultats constituent « une première étape vers la compréhension de la biologie de la maladie elle-même ». Il espère que cette découverte va « nous orienter vers de nouvelles stratégies de traitement ».
Il compte particulièrement sur cette étude pour « diminuer la stigmatisation des malades », en établissant clairement qu’il s’agit « d’une maladie du cerveau ».
avec lesechos