Au cours de l’été 2015, une enquête a recensé 1.266 noyades accidentelles, dont 436 mortelles, soit près de 4 décès par jour. Voici quelques conseils pour profiter des baignades en toute sécurité pour cet été 2016.
L’Institut de veille sanitaire (InVS) a recensé au cours de l’été 2015 1.266 noyades accidentelles dont 436 mortelles. Un chiffre en augmentation par rapport à 2012, année de la dernière enquête sur les noyades. “Les noyades accidentelles se produisent principalement suite à un malaise, à une imprudence ou tout simplement au fait de ne pas bien savoir nager”, précise le Dr François Bourdillon, directeur général de l’InVS. L’Institut fournit ainsi 5 conseils à suivre pour se baigner en toute sécurité.
1. Choisissez les zones de baignade surveillées
A votre arrivée sur la plage, informez-vous sur les zones de baignade pour savoir si elles sont surveillées, interdites ou dangereuses. Pour vous baigner, choisissez les zones surveillées où l’intervention des équipes de secours est plus rapide.
2. Informez-vous sur les conditions de baignade
En arrivant sur votre lieu de baignade, renseignez-vous auprès du personnel chargé de la surveillance sur les conditions de baignade : nature des vagues, courants, marées, dangers naturels, etc.
Respectez toujours les consignes de sécurité signalées par les drapeaux de baignade et/ou par les sauveteurs (voir ci-contre).
3. Tenir compte de sa forme physique
Ne surestimez pas votre condition physique. Avant de partir nager au loin, assurez-vous que votre forme physique vous permet de revenir sur la terre. Souvenez-vous qu’il est plus difficile de nager en milieu naturel (mer, lac, rivière) qu’en piscine. Si vous ressentez le moindre frisson ou trouble physique, ne vous baignez pas. Prévenez vos proches lorsque vous allez vous baigner. Soyez vigilant lors de la baignade et faites attention à la zone d’impact des vagues (certaines zones du corps comme la tête, le cou ou le ventre étant plus fragiles).
4. Surveillez vos enfants en permanence
Restez toujours avec vos enfants quand ils jouent au bord de l’eau ou dans l’eau, même si la zone est surveillée. Si possible, désignez un seul adulte responsable de leur surveillance. Baignez-vous en même temps que vos enfants. Si les enfants ne savent pas nager, équipez vos enfants de brassards (portant le marquage CE et la norme NF 13138-1) adaptés à la taille, au poids et à l’âge de l’enfant dès qu’ils sont à proximité de l’eau. Méfiez-vous des bouées ou des autres articles flottants (matelas, bateaux pneumatiques, bouées siège etc.), ils ne protègent pas de la noyade.
5. Évitez tout comportement à risque
Ne consommez pas d’alcool avant et pendant la baignade. Ne vous exposez pas excessivement au soleil avant la baignade et rentrez progressivement dans l’eau, particulièrement lorsque l’eau est froide et que vous vous êtes exposé au Soleil. En effet, le risque de malaise est d’autant plus grand après une longue exposition au Soleil ou si l’eau est froide.
Que faire en cas de danger imprévu ?
Ne luttez pas contre le courant et les vagues pour ne pas vous épuiser.
Si vous êtes fatigué, allongez-vous sur le dos pour vous reposer. Vos voies respiratoires sont alors dégagées : vous pouvez respirer normalement et appeler à l’aide.
Après un repas, faut-il attendre 3 heures avant de se baigner ?
Certaines idées reçues ont la vie dure. C’est le cas de la règle dite des “trois heures avant d’aller se baigner”, qui suppose d’attendre la fin de la digestion avant de mettre un pied dans l’eau. Une recommandation que de nombreuses générations d’enfants ont dû suivre (et suivent encore), sous peine de se voir punir par leurs parents. Cette idée largement répandue se base sur ce qui pourrait être du “bon sens” : la digestion augmente la température corporelle et donc la différence de température entre le corps et l’eau. Ainsi, en entrant dans l’eau, le calibre des vaisseaux sanguins diminuerait fortement, entraînant potentiellement un “choc thermique” (appelée également “hydrocution”) et donc un arrêt cardiaque et une perte de connaissance. De plus, pendant la digestion, estomac et intestins ont besoin de plus d’oxygène et d’énergie pour fonctionner, et ainsi d’un afflux de sang, ce qui diminuerait d’autant la capacité de régulation thermique de l’organisme. Finalement, le volume de sang oxygéné serait insuffisant pour subvenir en même temps aux mouvements liés à la nage et à ceux liés au maintien de la température, et l’on risquerait de se noyer… Pourtant, cette règle n’a aucune valeur scientifique. “On sait aujourd’hui que cette précaution est absurde. Tout simplement, parce que le tube digestif est shunté à l’effort : pendant qu’on nage, on ne digère pas. Quant à l’hydrocution, elle est liée à l’exposition au soleil et non à la digestion”, explique au Quotidien du Médecin le Dr Jean-Pierre Cervetti, médecin coordonateur de la Fédération française de natation.
Équipez votre piscine
Même si la majorité des noyades recensées en ce début d’été par l’InVs (39 %) ont eu lieu en mer, dans 24 % des cas elles ont eu lieu en piscine privée. La loi prévoit 4 dispositifs de sécurité pour les piscines (enterrées ou semi-enterrées) :
– Les barrières, abris de piscine ou couvertures : ils empêchent physiquement l’accès au bassin et sont particulièrement adaptés aux jeunes enfants, à condition de les refermer ou de les réinstaller après la baignade.
– Les alarmes sonores : elles peuvent informer de la chute d’un enfant dans l’eau (alarmes d’immersion) ou de l’approche d’un enfant du bassin (alarmes périmétriques), mais n’empêchent pas la noyade. Les barrières sur 4 côtés sont celles qui assurent une meilleure protection.
Avec Sciences et Avenir