En marge du 5e sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC), qui s’est tenu du 27 au 29 juillet 2016 à Yamoussokro, entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, les gouvernements des deux pays et le Groupe Bolloré ont signé une nouvelle mouture de la convention de concession révisée pour la gestion et l’exploitation du chemin de fer Abidjan-Ouaga.
Reportée à maintes reprises, la signature de la nouvelle convention d’exploitation de la ligne ferroviaire Abidjan-Ouagadougou a eu lieu finalement le vendredi 29 juillet 2016 à Yamoussokro entre la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et SITARAIL (filiale de Bolloré Africa logistic), lors de la première visite du président, Roch Marc Christian Kaboré, au pays d’houphêt Boigny. En effet, la filiale du groupe français, Bolloré Africa logistic a indiqué dans un communiqué que SITARAIL et les gouvernements du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire ont officiellement signé une convention de concession révisée pour la gestion et l’exploitation du réseau de chemin de fer reliant Abidjan à Kaya via Ouagadougou (1 260 kilomètres de voie ferrée). Le texte explique en outre que la refonte de ce partenariat public privé consiste essentiellement à confier à SITARAIL la responsabilité des investissements de renouvellement et de maintenance des infrastructures du réseau. Selon le document, cette extension de la responsabilité de SITARAIL porte non seulement sur la voie ferrée et les ouvrages d’art mais aussi les ateliers industriels de maintenance et les gares de passage. En revanche ni les deux gouvernements, ni SITARAIL, n’ont communiqué sur les modalités de la concession révisée ainsi que le coût et la durée des investissements. Seuls le renouvellement complet de 852 km de voies ferrées et la rénovation de nombreuses gares du parcours sont évoqués dans le document, sans que ces chantiers, qui doivent débuter en septembre, ne soient chiffrés. A en croire une source proche du dossier au Burkina Faso, il s’agit plutôt d’une signature symbolique. « Nous attendons de recevoir l’accord signé par voie diplomatique. En tous les cas, les experts doivent encore renégocier et finaliser les textes relatifs aux annexes de l’accord », a-t-il dit.
Cafouillages sur les modalités financières de la nouvelle concession
Les négociations des experts des deux pays et du groupe Bolloré avaient abouti en début d’année à un projet de concession révisée. Sur cette base le groupe français devait réhabiliter la ligne à hauteur de 400 millions d’euros, soit 262 milliards de F CFA sur cinq ans. Puis, lors de la cérémonie de paraphe qui s’est tenue en mars, le groupe a rétropédalé en posant de nouvelle conditions avant tout engagement de sa part comme la signature d’un accord technique, commercial et tarifaire avec le groupe minier Pan African Minerals (PAN) du milliardaire australo-roumain, Frank Timis. Le transport de trois millions de tonnes de minerais de manganèse par an, extraites de la mine de Tambao (au nord du Burkina) dont l’exploitation est assurée par PAN, est en effet un élément clé de la viabilité économique de la ligne ferroviaire. Celle-ci doit assurer un fret de 5 millions tonnes annuelles après sa réhabilitation. Deux mois plus tard, en mai, une nouvelle réunion accouche d’une souris. Le Groupe Bolloré avait proposé aux États d’investir 40 millions d’euros dès la première année de mise en œuvre du programme d’investissement au lieu de 130 millions initialement indiqués, et d’étaler le reste sur la durée résiduelle de la concession, soit 29 ans.
Lors d’une interview accordée à Jeune Afrique en juin, le ministre burkinabè des Transports, Souleymane Soulama avait déclaré que les négociations continuaient. Elles ont donc abouti deux mois plus tard, sans que l’on en sache beaucoup plus sur la nature des investissements prévus.
Avec EcoduFaso