Personne, ô grand jamais personne, n’aurait osé imaginer ce qui pouvait se cacher sous les jupons de Sa Majesté. Jusqu’à ce jour de mai 2012 où une culotte brodée des blasons de la couronne est mise aux enchères sur Ebay. Comme par magie. Jamais lingerie n’aura alors fait autant trembler la monarchie et n’aura laissé planer autant d’interrogations… dont beaucoup restent sans réponse.
5 Novembre 1968. Élisabeth II boucle ses valises pour un énième voyage officiel. Quasiment le vingtième de sa jeune carrière de reine, qui a commencé – par le plus grand des hasards – en février 1952 à la mort de son père. Malgré tout, la souveraine n’est pas vraiment morose à l’idée de quitter la grisaille automnale de Londres puisqu’elle s’envole vers le soleil du Brésil. Elle y passe quelques jours, le temps de quelques poignées de mains et autres dîners protocolaires avec le président – ou plutôt dictateur –Arthur da Costa e Silva. Puis, la visite se poursuit au Chili. Mais plutôt que de s’y rendre par ses propres moyens, la reine accepte d’utiliser le jet privé de Joseph Sepy, un aristocrate hongrois et invétéré jet-setteur, très certainement un gentleman. Et c’est dans ce petit avion que l’impensable se produit. Son altesse royale – qui doit quotidiennement penser à tout et tout le temps – se montra ce jour-là très étourdie puisqu’elle quitta l’appareil en y oubliant l’un de ses effets les plus intimes : une bobette toute en dentelles. Certains diront que c’est un bagage entier que la souveraine aurait abandonné. Mais là n’est pas le sujet.
Motus et culotte cousue
Très rapidement, la Reine s’aperçoit de son malencontreux oubli qui pourrait – s’il tombait entre de mauvaises mains – démystifier à jamais la monarchie. Mais son hôte d’un jour la rassure : il gardera précieusement les effets très intimes de Sa Majesté, sans jamais rien en dévoiler. Ce sera leur petit secret. Élisabeth II aurait pourtant pu se méfier puisque Joseph Sepy n’a pas de très bonnes fréquentations. Dans son cercle de proches amis, il compte Hugh Hefner, le fondateur du magazine Playboy qui organise dansson manoir de Chicago de décadentes orgies qui feraient passer les antiques bacchanales pour un gentil goûter d’anniversaire. Friand des scandales – surtout quand il touche de près ou de loin à ce qui se cache sous les jupes – ce dernier aurait pu lui donner la mauvaise idée de se faire un peu d’argent sur la royale trouvaille. Élisabeth II a pourtant eu raison de faire confiance à cette vieille connaissance, puisque Joseph Sepy gardera le secret jusqu’à son dernier souffle, le 29 mai 2010.
Le joyau de la couronne
Six pieds sous terre, l’aristo ne peut plus jouer les Cerbère pour protéger, envers et contre tous, les princières braies. Le trésor devient donc la propriété de ses héritiers. Quelques années passent… Pas même l’ombre d’une dentelle. Puis la culotte réapparait sur Ebay, le 14 mai 2012. Elle est mise aux enchères à prix d’or. Le vendeur – tout aussi mystérieux que culotté – poste même une photo de l’objet, dévoilant, au grand jour, ce qu’il y a dessous les jupes plissées de Sa Majesté.
image: http://www.vanityfair.fr/uploads/images/201623/43/culotte_reine_7031.jpeg
L’article en question n’a rien d’un shorty affriolant. Il serait même plus de la famille des caleçons vintage ou des pantys inspiration Belle Époque. L’annonce précise que la pièce de lingerie est rebrodée d’un monogramme de la couronne britannique et que l’initiale « E » (comme Élisabeth bien sûr) y est brodée. Quatre perles y remplacent les boutons et le tissu est ourlé de dentelles au crochet. Dernière information (des plus blasphématoires) : la culotte ferait 60 centimètres de tour de taille. Estimé à 5 000 dollars, l’ouvrage précieux aurait trouvé un acquéreur pour 9 000 dollars, selon les sources les plus précises. Une maigre somme pour un tel objet de collection.
Mais pourquoi donc a-t-elle ôté sa culotte ?
C’est la question que tout le monde se pose alors. Jamais un mot déplacé, toujours sur la réserve et à cheval sur la bienséance : voilà le portrait que chacun se faisait de l’altesse royale. Et si derrière ce petit bout de femme avare en sourires se cachait finalement une gaillarde fanfaronne ? Pour enlever sa culotte durant un court trajet en jet privé, il ne faut en effet pas être coincée, non ? Buckingham Palace n’a jamais trouvé nécessaire de confirmer l’authenticité de la lingerie. Plus d’une fois, des pseudos culottes de la souveraine ont été mises en vente pour ravir les afficionados des Windsor. Mais cette dernière – dont l’histoire mériterait un roman – semble plus que jamais indiscutablement véritable. À l’époque de la vente, la Reine avait déjà 86 ans. Alors, de ce petit scandale, elle s’en est moquée comme de son premier panty.
avec vanityfair