Le séminaire de réflexion de trois jours initié, à Dabou, par le Fond Interprofessionnel Solidarité Hévéa (FISH) sur la mise en place de l’interprofession, a, connu son apothéose, le 30 juillet.
Des résolutions ont été prises à la suite des problèmes évoqués qui minent le secteur. Il s’agit d’améliorer la gouvernance de la filière en accroissant le rayonnement du Fish, appliquer l’ordonnance relative aux organisations interprofessionnelles agricoles, respecter son mode opératoire, constituer le collège de producteurs d’hévéa. A cela s’ajoute le rejet de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (Apromac), une faitière incapable de défendre les intérêts de toute la chaîne des valeurs de la filière hévéa.
Le président du Fish, l’ancien ministre, Lohoues Essoh Vincent, a loué l’initiative du Président Alassane Ouattara de créer, le 27 juillet, l’autorité de régulation des filières hévéa et palmier à huile qui pourra permettre de réguler les prix des produits et mettre fin à la souffrance des producteurs. « Nous attendons la mise en place effective de cette structure pour évaluer son incidence sur les conditions de vie et travail des producteurs », s’est-il réjoui.
Les ponctions, un calvaire pour les producteurs.
Le président du Fish a expliqué que les ponctions faites sur le revenu des producteurs, par les usiniers traditionnels, sans leur consentement empirent leur situation, alors qu’ils produisent 70% du latex ivoirien. Selon lui, ceux-ci leur font payer les 5% que l’Etat leur impose sur leurs chiffres d’affaires.
En effet, ils fixent le prix d’achat du caoutchouc et imputent aux planteurs cette charge, à travers le paiement du quote-part investissement (49,15F/Kg), quote-part commercialisation (10F/kg), les frais financiers d’exploitation (5F/Kg).
L’Apromac, déplore-t-il, ne défend que les intérêts des usiniers qui sont majoritaires dans son conseil d’administration, alors qu’elle est sensée en faire autant pour les producteurs. Puis d’ajouter « L’Apromac a géré la filière de 1983 à 2004. Il a fallu attendre 7 ans, pour qu’elle cède la gestion du Fish aux planteurs. Pourtant les résolutions du séminaire de 1997 sur l’hévéaculture, en Côte d’ivoire, leur donnait le pouvoir de gestion. Malgré cela, elle continue de faire des ponctions sur le revenu de ceux-ci ». Par ailleurs, il accuse les usiniers de manipuler l’Association des producteurs du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (Aprocanci) en vue de les diviser pour mieux régner. « La filière hévéa n’a pas besoin de faux monnayeurs », a-t-il regretté.
La seule alternative de sortie de misère.
L’ancien ministre a invité les producteurs à faire bloc autour du Fish, l’organisation la plus représentative des secteurs hévéicoles en Côte d’Ivoire, (plus de 50 000 producteurs recensés) pour créer l’interprofession. Selon lui, sa structure qui a déjà gagné des batailles, œuvre pour sortir les planteurs de leur misère, dans un secteur où les usiniers exercent leur diktat. « Nous voulons aussi passer à l’étape de transformation pour bénéficier de plus-values et prendre en compte toutes les préoccupations de la chaîne de valeur », a-t-il justifié.
Avec Agrici