Traditionnellement, les équipes sportives russes excellent sur la scène internationale en gymnastique, natation synchronisée et patinage sur glace. Mais ces dernières décennies, les femmes se tournent vers certains sports traditionnellement dominés par les hommes, comme le rugby, le handball, les échecs, et même la lutte, et elles remportent souvent des médailles.
Handball
En URSS, l’équipe féminine de handball connut un immense succès en remportant l’or aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde. Elles dominèrent le sport pendant près de 15 ans, mais l’équipe connut une période de trouble dans la Russie moderne et ses résultats plongèrent. Ce n’est qu’en 2001 que l’équipe féminine de handball reprit du lustre et goûta de nouveau à l’or. Elle se prépare actuellement au Championnat du monde qui se tiendra en Allemagne en décembre 2017.
Résultats : médaille d’or aux Jeux olympiques de Rio de 2016
/ AP
Talents à surveiller : Anna Viakhireva, 22 ans. Elle vient d’une famille de handballeurs – son père entraîne l’équipe de Zvenigorod et sa sœur ainée Polina Kouznetsova a également joué dans l’équipe nationale à Rio.
Échecs
Étrangement, les noms de tous les plus grands joueurs d’échecs russes commencent par un K – Karpov, Kasparov et Kariakine – et ce sont tous des hommes. De ce fait, nous vous conseillons de garder un œil sur Kosteniouk (Alexandra) et les sœurs Kosintseva (Nadejda et Tatiana). Au cours de ces 10 dernières années, l’équipe féminine d’échecs a accumulé un nombre impressionnant de médailles.
Résultats : or au Championnat du monde d’échecs par équipes de 2017 à Khanty-Mansiïsk.
/ Nina Zotina / RIA Novosti
Talents à surveiller : Alexandra Kosteniouk, 33 ans, « reine des échecs » autoproclamée (c’est son pseudo sur Instagram). Elle s’est entraînée religieusement dans son enfance avec son père et ils ont ensuite écrit un livre ensemble – Comment je suis devenue grand maître à l’âge de 14 ans. C’est également la première femme à remporter le championnat d’échecs de Suisse, généralement réservé aux hommes.
Volley-ball
L’équipe masculine soviétique de volley-ball était célèbre dans le monde entier. Remporter l’or aux principaux championnats était presqu’une formalité. Le sport était pratiqué par les écoliers russes dès leur plus jeune âge, mais suite à l’effondrement de l’URSS, il connut des déboires et les équipes masculine et féminine en souffrirent. Pourtant, au cours de ces dix dernières années, la situation s’est améliorée et l’équipe féminine russe a obtenu de bons résultats dans tous les tournois majeurs.
Résultats : médaille d’or au Championnat d’Europe de volley-ball féminin de 2015
/ Maksim Bogodvid / RIA Novosti
Talents à surveiller : l’équipe junior de volley-ball entraînée par Ekaterina Gamova, 36 ans, baptisée « Catherine la Grande du volleyball russe ». Forcée de prendre une retraite anticipée – c’était la meilleure joueuse de volleyball de Russie –elle s’est tournée vers le métier d’entraîneur. Son équipe a déjà triomphé au Championnat d’Europe de volley-ball féminin pour les moins de 18 ans en 2017.
Rugby
Le rugby était une nouveauté en Union soviétique. Le sport était très peu pratiqué, aussi les sportifs de plusieurs équipes d’athlètes furent dépêchés dans l’équipe nationale. Le rugby à 7, une version de la discipline jouée à 7 par équipe, contrairement à 15 joueurs habituels, est adoptée par la Russie et l’équipe féminine fait des vagues depuis qu’elle est entrée sur scène. Les Russes ont joué contre la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Canada, les Etats-Unis et l’Espagne, sans parler de cinq années de victoires consécutives aux Championnats d’Europe – un véritable exploit.
Résultats : médaille d’or au Grand prix européen féminin de rugby à 7
/ Getty Images
Talents à surveiller : Baïzat Khamidova, 26 ans, la première femme originaire de la république du Daghestan à représenter la Russie au rugby. On dit que l’entraîneur de la sélection russe de rugby Pavel Baronovski était prêt à tout pour recruter Baïzat et sa sœur dans son équipe et a voyagé dans leur village reculé des montagnes du Caucase pour les signer. Le site web Scrumqueens a classé Baïzat parmi les cinq meilleures joueuses de rugby au monde.
Lutte
Les lutteurs de l’Union soviétiques comptaient parmi les meilleurs du monde. Ils raflèrent d’innombrables médailles d’or. La lutte féminine n’a été introduite qu’en 1990, mais les femmes n’ont pas perdu de temps et ont rapidement commencé à reproduire les succès de leurs homologues masculins.
Saniat Ganoutchaeva, Olga Smirnova et Lorisa Oorjak, originaire de la république russe de Touva, ont remporté un total de cinq médailles d’or aux tournois majeurs. Le triomphe d’Oorjak en 2010 était particulièrement inattendu étant donné qu’elle avait été grièvement blessée dans un accident de voiture avant la compétition et avait perdu un rein : elle s’est tout de même classée parmi les premières. L’équipe féminine russe entretient une rivalité acharnée avec les Japonaises.
Résultats : Oorjak a remporté trois médailles d’or aux Championnats du monde de lutte en 2005, 2007 et 2010
/ AFP
Talents à surveiller : Irina Olonogova, 27 ans, originaire de Bouriatie, a rejoint la lutte par hasard quand l’un de ses amis l’a traînée à une session d’entraînement. Elle vient d’une famille très simple d’un village reculé de la république de Bouriatie et son père était crémier. Depuis, elle est devenue une figure du monde de la lutte et a remporté plusieurs médailles d’or, notamment aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques.
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