Google, Tinder, Amazon, Snapchat… Derrière les noms de ces sites ou applications que nous utilisons au quotidien se cache des histoires, des jeux de mots hasardeux, ou de jolis brins de poésie.
“Facebook”, tout le monde sait ce que ça veut dire. C’est comme la phrase “Where is my umbrella?”, ça s’apprend au collège et ça ne s’oublie pas. Mais sur l’immense toile du Web, nous fréquentons bien d’autres sites et applications aux noms tous plus obscurs les uns que les autres : Twitter, Reddit, Tinder, Instagram, Google ou Yahoo (chacun sa religion), Amazon, sans oublier Periscope, Skype, WhatsApp, Snapchat…
On s’est dit que vous seriez content d’en apprendre un peu plus. Et d’être en mesure de briller à votre prochain apéro dînatoire en lançant d’un ton assuré “Hey, tu sais d’où ça vient, le terme Google ?” qui captera l’attention et fera de vous la star de la soirée.
Amazon
Voilà une histoire qui aurait pu très, très mal finir. Amazon, vous vous en doutez peut-être déjà, tient son nom du fleuve Amazone. Ce n’est pas le plus long fleuve du monde, mais c’est celui avec le drainage le plus intense. C’est l’ambition du site : avoir beaucoup de commandes, de trafic sur le site, bref, de ventes.
Initialement, Jeff Bezos veut nommer son site Cadabra.com (comme dans “Abracadabra”). Problème : son avocat est un peu dur de la feuille, et entend “cadaver” (cadavre en anglais). Pas super, pour un site de e-commerce (ou pour n’importe quelle entreprise). Jeff Bezos se voit contraint de trouver un autre nom. Il attrape alors un dictionnaire, et décide de lire toutes les définitions jusqu’à trouver celle qui fait écho à son ambition professionnelle. Heureusement qu’il a commencé par la lettre ‘A’.
Larry Page et Sergey Brin l’ont senti dès le début, en 1998 : ils venaient d’avoir une idée de génie, il fallait que le nom soit à la hauteur. Spoiler alert : il l’est.
Google est une version mal orthographiée du mot “googol” (“gogol” en français). Inventé par le mathématicien Edward Kasner, ce terme désigne le nombre 1 suivi de 100 zéros. Une manière pour les créateurs de signifier leur ambition : offrir un moteur de recherche à grande échelle, capable de couvrir le contenu immense du World Wide Web. Mission accomplie.
Google Chrome
Google ne fait jamais les choses à moitié. Alors quand on demande “Mais pourquoi Chrome ?” à Glen Murphy, le responsable du design du navigateur de Google, l’homme a pas moins de trois réponses à donner.
Chrome était le nom que les membres du projet lui ont donné avant sa sortie. Quand il a fallu choisir le nom définitif, plus personne n’arrivait à envisager le navigateur sous un autre nom que celui-là, “Chrome”. De plus, le terme “chrome” est lié, pour beaucoup de gens, à l’idée des voitures customisées, débridées, bref : des engins rapides, comme le navigateur de Google. Enfin, dans la sphère du design informatique, “chrome” désigne tout ce qui n’est pas la page Web sur un navigateur : l’interface, la barre d’adresse, les onglets… Tout ce que l’équipe a tenté de réduire et optimiser, pour mettre l’accent sur le contenu. Leur mojo : “du contenu, pas du chrome”. Pris ironiquement, Chrome était alors le nom parfait.
Beaucoup des noms de sites ou d’applications sont issus de l’association de deux ou plusieurs mots. C’est le cas d’Instagram. Comme ils l’expliquent sur leur site, les fondateurs Kevin Systrom et Michel Mike Krieger ont fusionné deux mots : “instant”, en rappel aux appareils photo Polaroïd qu’ils utilisaient étant jeunes, et le suffixe grec “gram” qui indique un contenu écrit ou enregistré. On le retrouve notamment dans des mots comme télégramme, phonogramme…
Mélangez le tout, et vous avez Instagram, un réseau social de partage de photos, en format carré comme nos vieux Polaroïd. Enfin un peu de poésie et de nostalgie dans ce monde de brutes.
Vous connaissez forcément Reddit. Sinon, c’est que vous procrastinez sur un autre site, mais aucun n’est à la hauteur de cet immense forum communautaire. On y trouve le meilleur et le pire des Internets, agrémenté de jeux de mots, de memes, et de trolls s’insultant à tout va. Au milieu de tout ça, on trouve cependant des choses intéressantes, qu’on est content d’apprendre, et de répéter à son entourage.
Eh bien le nom vient de là : pour ceux qui maîtrisent un minimum la langue de Shakespeare, il suffit de prononcer ce nom à voix haute : Reddit –> Read it –> “Je l’ai lu”. Parce que si vous avez quelque chose d’intéressant à raconter, c’est que vous l’avez “read it” sur Reddit.
Shazam
Application révolutionnaire, Shazam permet de retrouver en quelques secondes le nom et l’interprète d’une chanson que l’on entend, que l’on soit au supermarché, en soirée, près de son poste de radio…
Le mot “shazam”, lui, est dans le dictionnaire anglais depuis belle lurette. C’est une exclamation que l’on prononce quand quelque chose de magique ou d’exceptionnel se produit. L’équivalent de notre “Tadaaaaaa” français. Chris Barton, l’un des créateurs de l’appli, a expliqué en 2013 que la référence lui paraissait appropriée, car “c’était le mot parfait pour un outil qui permet d’identifier la musique comme par magie.”
Snapchat
Autre association de mots anglais, Snapchat aurait initialement dû s’appeler Picaboo, le nom du petit fantôme que l’on voit sur le logo. À son lancement, l’appli ne marche pas bien. En plus, Evan Spiegal et Reggie Brown reçoivent un jour une lettre de l’entreprise d’albums photo Picaboo, qui leur demande poliment de bien vouloir changer de nom.
Ils décident alors de l’appeler Snapchat, un mélange entre “snapshot” (photo instantanée) et “chat” (discussion), qui résume assez bien le concept. Picaboo a bien fait de changer de nom, car l’application est aujourd’hui évaluée sur le marché à près de 20 milliards de dollars. Rien que ça.
Spotify
Ce mot ne veut absolument rien dire. Mais l’histoire de ce nom est emblématique du processus de création d’une start-up.
Tinder
Vous pensiez que la flamme de votre application de rencontres préférée représentait l’Amour avec un grand ‘A’, du genre qui vous consume quand vous rencontrez ENFIN l’âme sœur ? Raté.
En anglais, le terme “tinder” désigne les combustibles qui brûlent rapidement : allumette, petit bois, amadou… Certes, ces matériaux peuvent servir à allumer un beau et durable feu de joie, mais le “tinder” en lui-même est vite réduit en un petit tas de cendres à peine tiède. Une métaphore on ne peut plus honnête pour cette appli qui, depuis 2012, permet à ses utilisateurs d’enchaîner les conquêtes.