Les hommes politiques se plient aux quatre volontés de l’UE et des États-Unis pour faire appliquer les sanctions antirusses. Les voies pour en contourner les fils barbelés et un exemple de collaboration italo-russe dans le domaine de la production de fraises dans un entretien de Stefano Valdegamberi, conseiller régional de Vénétie.
Hommes d’affaires et conseiller régional de la Vénétie, Stefano Valdegamberi a découvert la Crimée il y a trois ans et y revient depuis lors pour développer la production de fraises avec ses partenaires russes. Il ne cesse de nouer de nouveaux liens avec des hommes d’affaires en Russie et surtout en Crimée. Dans une interview donnée à Sputnik, il a parlé des relations étroites qui unissent l’Italie et la Russie et des entreprises russo-italiennes fonctionnant en Crimée en dépit du régime de sanctions.
«Mes partenaires russes et moi nous avons créé une entreprise de production de fraises. Elle s’appelle Fragolina et se trouve non loin de Simféropol. Les premières baies qui seront récoltées dans les mois à venir et distribuées sur le marché russe sont un produit de la Crimée», a-t-il raconté.
Aujourd’hui, son intention est de faire grandir son entreprise pour qu’elle devienne «le numéro un des producteurs de fraises ».
«Cette activité, ce sont des Russes qui l’ont lancée, mais nous l’avons développée ensemble en appliquant le savoir-faire italien, en utilisant des semis italiens, en faisant appel à soutien technique italien, en mettant à profit une expérience acquise en Italie — tout cela pour créer un produit de qualité. Le sol criméen est vraiment bon pour ce type d’investissements.»
Pour M.Valdegamberi, les principaux secteurs à développer en Crimée sont ceux du tourisme et de l’agriculture parce que le climat le permet. «Les technologies télématiques, la robotisation — on peut également trouver en Crimée un champ pour l’application des hautes technologies. Combinées au développement des domaines agricole et touristique, c’est la formule du succès» de la Russie et de la péninsule criméenne.En Italie, le secteur agricole a porté le fardeau le plus lourd des effets collatéraux des sanctions imposées à la Russie. En outre, la dévaluation du rouble a causé récemment davantage de complications: si un rouble fort ouvrait la voie à de grandes possibilités d’importation, un rouble faible a réduit le pouvoir d’achat des Russes pour les biens produits en Italie.
«Malgré tout, un rouble faible peut s’avérer pour nous une opportunité pour investir en Russie, en Crimée», a fait remarquer le conseiller régional de la Vénétie.
Le secteur des infrastructures pourra également servir de plateforme de coopération entre les hommes d’affaires russes et italiens.En Italie, M.Valdegamberi dit connaître plusieurs sociétés qui ont été obligées de fermer ou de réduire leurs activités en raison de la crise sur le marché immobilier: «Mais ils [les entrepreneurs] peuvent trouver un intérêt à transporter leur équipement et leur savoir- faire en Crimée pour développer leurs affaires avec des partenaires russes», a-t-il souligné.
Actuellement, la peur d’investir en Crimée, les difficultés qui en découlent inquiètent parfois les hommes d’affaires italiens, a-t-il reconnu, mais nombre d’entre eux ont pourtant dans leur ligne de mire les sphères viticole, agricole et touristique. «C’est la faute de la politique totalement erronée de l’Europe et des États-Unis. Cependant, il nous faut continuer à travailler avec la Crimée.»
Ne voulant pas faire de prévisions sur la levée des sanctions qu’il espère, M.Valdegamberi a constaté que «cela dépend, malheureusement, de la question de savoir comment nos hommes politiques accomplissent leur devoir et du fait qu’ils se comportent comme des marionnettes. Ils doivent avoir plus de courage, avoir la tête sur les épaules et commencer à protéger les intérêts italiens parce que l’Italie a intérêt à collaborer avec la Russie et la réciproque est vraie.»Ces dernières années, la Crimée a beaucoup changé, selon l’interlocuteur de Sputnik. Chaque fois qu’il y vient, il constate quelque chose de différent, «un pas en avant».
«La péninsule change vite et changera encore après que le pont de Crimée sera ouvert», a-t-il mis en valeur. «La construction de ce pont revêt une importance extrême parce que l’un des problèmes majeurs de la Crimée est son isolement. Le pont donnera ainsi une impulsion, facilitera la circulation des personnes et des biens, de tout ce qui est transporté. Le plus important est qu’une liaison directe sera établie entre Simféropol et les capitales européennes.»
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