La Banque mondiale a approuvé un don de 41 millions de dollars, de l’Association internationale de développement (IDA), au profit du gouvernement tchadien. Le but est de promouvoir le recours à l’innovation technologique dans le secteur agricole, pour augmenter durablement la productivité et assurer la résilience face au changement climatique dans les zones ciblées.
Le Projet de renforcement de la productivité agricole et résilience au climat (Propad) cherche, d’une part, à améliorer l’accès aux technologies adaptées et appropriées aux systèmes de production rurale et à accélérer leur adoption dans la Zone agroécologique (ZAE) soudanaise qui regroupe les régions de Salamat, Moyen-Chari et Mandoul. Le projet entend, d’autre part, renforcer la résilience aux aléas climatiques, en permettant aux exploitants de prendre des décisions éclairées et d’anticiper les phénomènes climatiques.
Le Propad bénéficiera à près de 360 000 personnes et cible en priorité les petits exploitants qui cultivent annuellement entre 1 et 5 ha de terres. En plus d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition des ménages ruraux, il vise à accroître leur revenu et à leur permettre de commercialiser une plus grande part de leur production.
« Alors que le Tchad possède une superficie agricole totale de plus de 49 millions d’hectares, seuls 6% sont actuellement cultivés. De même, seuls 9% des ressources disponibles en eau sont exploitées et moins de 1% des terres agricoles sont irriguées », explique Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Tchad. « Alors que d’autres projets ciblent l’élevage dans la ZAE sahélienne, cet appui se concentrera sur la ZAE soudanaise qui offre une occasion unique de diversifier la production agricole et de développer des chaînes de valeur dynamiques et complémentaires pour les cultures et l’élevage. »
Le Propad vise également à intensifier les chaînes de valeur clés, telles que les céréales pluviales (sorgho, millet, maïs, riz) et leurs cultures associées (arachide, niébé et sésame), mais aussi à diversifier l’élevage et la production laitière dans les zones périurbaines. Pour ce faire, le projet renforcera les capacités nationales en recherche et développement agronomiques et en services de conseils agricoles.
Le projet a choisi les régions de Salamat, Moyen-Chari et Mandoul car elles ont un potentiel agricole élevé tout en affichant des taux de pauvreté rurale et d’insécurité alimentaire très préoccupants.
« Le projet sera déployé dans des zones où vit près de 1,5 million de personnes, soit plus de 11% de la population totale du pays. Les régions ciblées sont en outre caractérisées par des taux de pauvreté élevés de 70,9% dans le Mandoul, de 61,4% au Moyen-Chari et de 48,4% au Salamat. Dans ces communautés, le taux moyen de fécondité est estimé à environ 6,5 enfants par femme », souligne Francois Nankobogo, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Tchad.
L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,5 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles à son aide. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 113 pays. Le volume annuel des engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.
Avec tchadinfos