Aicha Amal publie sur son compte Facebook des photos de Marocaines en maillot de bain. Son objectif : dénoncer le vice et la débauche. Les Internautes s’indignent.
C’est un “projet photo” qui fait froid dans le dos. Sur le compte Facebook d’une certaine Aicha Amal – aujourd’hui suspendu – on trouve des photos de femmes sur les plages du Maroc. Elles se baignent, bronzent sur leur serviette de bain, lisent un livre dans une tenue qui paraît banale sur une plage de Rabat ou de Casablanca : le maillot de bain. Pourtant, c’est bien contre ces bouts de tissu que s’en prennent les personnes qui se cachent derrière le compte d’Aicha Amal, auto-proclamés “gardiens de la morale et justiciers des plages”. Pour eux en effet, ces clichés, publiés en ligne sans aucune autorisation, n’ont qu’un seul objectif : dénoncer “le vice et la débauche des femmes marocaines”, peut-on lire dans un article du Site Info, spécialisé dans l’information générale marocaine.
“Non au vice dans un pays islamiste marocain”
Ils seraient 120 individus dont 40 personnes de différents partis marocains et 79 jeunes en poste sur plusieurs plages marocaines, détaille le site. Ils justifient la publication de leurs photos volées, réalisées grâce à des smartphones, par leur slogan : “Non au vice dans un pays islamiste marocain”, traduit le site d’information. Rappelons que le Royaume du Maroc est un état gouverné par un roi et dont le régime politique est une monarchie constitutionnelle.
L’indignation des internautes
Sur son compte Facebook, Aicha Amal remercie également “tous les frères et sœurs qui [les] ont rejoints afin de distribuer des smartphones et de prendre en photo les Marocaines en bikini sur toutes les plages marocaines”. Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, les individus derrière le compte ont aussi affirmé « être en possession de dix millions d’autres photos qu’il n’hésitera pas à mettre en ligne, sur un site créé à cet effet ».
Mais du côté des internautes, on s’indigne de ces pratiques qui vont à l’encontre du respect de la vie privée. Messages de prévention, soutien aux femmes marocaines… Les utilisateurs du réseau social se sont également mobilisés pour signaler le compte et le faire fermer.
Une initiative collective qui a fonctionné puisque, aujourd’hui, le compte a bel et bien été suspendu. Une mesure suffisante en attendant les résultats de l’enquête des autorités, actuellement en cours ?
avec AfriqueConnection