Déménager dans un nouveau pays et devoir s’adapter à un nouvel environnement d’étude n’est jamais facile, mais le système d’enseignement supérieur russe est un défi particulièrement ardu. En ce qui concerne l’accueil des étudiants internationaux, la Russie n’est pas Amsterdam.
Pour la plupart des universités locales, les étudiants étrangers sont un concept relativement nouveau. À mesure que de plus en plus de pays à travers le monde établissent des programmes d’études à l’étranger avec la Russie, les universités deviennent de plus en plus internationales, mais la vie universitaire reste, pour la plupart, largement russe.
Voici quelques-unes des expériences de choc culturel les plus courantes auxquelles font face les étudiants étrangers dans ce pays apparemment étrange, et quelques conseils pour les surmonter.
Personne ne semble parler anglais
L’un des premiers chocs culturels que rencontre chaque étranger en Russie est lié au faible nombre de personnes qui parlent anglais. Dans certaines universités, même les personnes travaillant dans le bureau des étudiants internationaux ont des compétences de communication très limitées dans la langue de Shakespeare.
Si, comme beaucoup d’étudiants en échange venant en Russie, vous n’avez jamais étudié le russe auparavant, ou si votre connaissance ne comprend que quelques mots et phrases clés, la barrière de la langue pourrait rapidement devenir un grand défi pour vous. Mais pas question de se laisser décourager !
Au lieu de cela, ce que vous devriez faire est d’essayer de trouver quelqu’un, de préférence un étudiant russe, pour vous aider à vous installer et à vous accompagner lors de toutes les procédures importantes que vous aurez à réaliser à votre arrivée.
Si vous ne connaissez personne qui serait prêt à vous aider, vous devriez vérifier si votre université a une branche ESN (Erasmus Social Network) ou une association étudiante similaire qui a pour but de venir en aide aux étudiants internationaux.
Lorsque Li, un étudiant chinois en Master de politique publique, est venu à Moscou pour la première fois, il ne connaissait pas un seul mot de russe. Après un mois, il avait appris quelques mots et phrases simples, mais il estime que la clé pour s’en sortir est la confiance : « Cela peut sembler un peu horrible, mais quand les gens ne réussissaient pas à me comprendre, je continuais juste à parler anglais jusqu’à ce qu’ils me laissent tranquille ou essaient aussi de communiquer en anglais ».
Si tout le reste échoue, installez simplement avec une application de traduction sur votre smartphone et pratiquez vos gestes – être bon en charades peut être payant quand vous êtes un étranger en Russie.
Le cauchemar bureaucratique russe
L’Union soviétique était connue pour ses procédures bureaucratiques cauchemardesques, de la paperasse agaçante aux files d’attente interminables en passant par les fonctionnaires inamicaux. Ce chapitre de l’histoire de la Russie aurait pu être fermé depuis longtemps, mais malheureusement, très peu de choses ont changé dans la machine bureaucratique du pays.
En fait, vos deux premières semaines en Russie rappelleront probablement une chasse au trésor, avec des tâches telles que le remplissage de formulaires interminables et les allers-retours entre diverses administrations universitaires et bureaux de la fonction publique, votre seul prix étant l’honneur de recevoir 17 différents « boumajki » (petits morceaux de papier) dans votre cartable, tous d’une importance vitale pour votre survie et votre statut légal dans le pays.
Daria, étudiante bulgare en droit à l’Université d’État de Moscou Lomonossov (MGU), vit en Russie depuis plus de cinq ans, mais elle a toujours des problèmes avec la bureaucratie russe : « Il n’y a tout simplement pas moyen d’y échapper, il y a toujours des spravka (certificats) ou d’autres documents à signer, et cela prend toujours beaucoup plus de temps que prévu ».
Faire face à tout cela peut vous donner envie de réserver le premier vol pour rentrer à la maison, mais ne paniquez pas, cela semble bien plus effrayant que ça ne l’est en réalité. La clé pour avoir tous vos documents dans l’ordre est de s’accrocher et de faire preuve de patience, de suivre scrupuleusement les délais et les heures d’ouverture des bureaux et, surtout, d’être toujours en avance.
Un dernier conseil : une fois que vous aurez obtenu tous vos documents, ne les perdez sous aucun prétexte, car leur ré-émission est deux fois plus douloureuse que leur obtention.
La froideur russe (Non, nous ne parlons pas de la météo)
Quand les gens disent que la Russie est un pays froid, souvent ils ne font pas seulement référence au climat rigoureux de la Sibérie. La Russie est systématiquement classée parmi les pays les moins « amicaux du monde », et l’apparente froideur de ses habitants est souvent citée comme l’un des principaux facteurs de rupture des marchés.
Pour Rachel, étudiante américaine en échange à la Higher School of Economics de Moscou, c’était un important fossé culturel : « Quand je suis arrivée en Russie, je savais que les gens ne seraient pas aussi chaleureux ou bavards que les Américains, mais la chose la plus étrange pour moi était le fait que les gens ne disaient jamais excusez-moi quand ils vous rentraient dedans dans la rue ! ».
En effet, il serait difficile de ne pas remarquer certaines tendances lors de vos premières rencontres avec des étudiants russes : personne ne vous dit bonjour ou ne sourit dans les couloirs de l’école, personne ne parle en classe, même dans les soirées, où les gens restent collés à leurs petit groupe d’amis…
« Les Russes semblent froids, sans aucun doute, et les stéréotypes que nous avons en Occident contribuent définitivement à cette image », dit Boris, un Franco-Serbe étudiant en échange à Saint-Pétersbourg. Bien que tous ces clichés puissent sembler justifiés à première vue, ils ne sont rien d’autre qu’une façade. Tout au long de son histoire troublée, le peuple russe a eu de nombreuses raisons de se méfier des étrangers, raison pour laquelle ils sourient rarement ou n’entament pas facilement des conversations avec des gens au hasard dans la rue. Ce n’est pas qu’ils sont froids ou impolis, juste qu’ils ne font pas confiance aux autres facilement.
Bien que cela puisse sembler un environnement difficile pour un étranger afin de faire de nouveaux amis et de nouvelles relations, cela en vaut vraiment la peine, affirment Rachel et Boris. « D’une certaine manière, briser la glace est un défi stimulant, dit Boris, car une fois que les Russes s’ouvrent à vous, vous êtes amis pour la vie ».
rbth.com