À l’époque soviétique, l’usine Likhatchev produisait non seulement des camions légendaires mais aussi des limousines pour les chefs de l’État, des véhicules tout-terrain pour l’armée, et même des vélos et des réfrigérateurs.
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Plus grande zone industrielle de la capitale, elle s’étendait sur environ 300 hectares.
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Ce monument industriel situé près du centre-ville de Moscou ressemble maintenant à un décor de jeu d’ordinateur ou de film post-apocalyptique.
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Le premier atelier de l’usine a été fondé en 1916. Il s’appelait alors AMO (Société automobile de Moscou) et est devenu la première usine soviétique. Elle produisait des camions. Le modèle fut baptisé AMO F-15. En fait, c’était une copie du camion italien FIAT 15. Dans les années 1930, l’usine a été rebaptisée en l’honneur de Staline.
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Pendant la Grande Guerre patriotique, l’usine produisait des mortiers et des grenades. Ils étaient envoyés depuis les magasins directement sur le front. Le camion ZIS-6, sur lequel était installé la célèbre Katioucha, est arrivé jusqu’aux murs du Reichstag. Pendant la guerre, l’usine automobile ZIS a produit environ 100 000 camions et ambulances.
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L’usine employait par le passé environ 65 000 personnes, et on y trouvait de véritables dynasties de travailleurs. Vladimir Ivanovitch a travaillé ici pendant plus de 40 ans. Il s’occupait des ascenseurs et de toutes les lignes de production.
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Un ZIL 130 abandonné attend d’être envoyé à la ferraille, mais en 1963 c’était l’un des wagons de marchandises les plus modernes de son temps.
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L’usine ZIL est une énorme ville dans la ville. On a calculé que pour parcourir tous les ateliers, il fallait au moins un an.
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Durant l’époque soviétique l’usine avait sa propose station-service.
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Au cours de sa longue existence, ZIL a aidé d’autres entreprises. Par exemple, le ZIL-170, conçu à la fin des années 1960, a servi de base aux premiers véhicules de l’usine KAMAZ.
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Dans l’atelier de moteurs, des centaines de pièces destinées à la ligne semi-automatique permettaient de créer le cœur de l’automobile, le moteur. L’ensemble du processus d’assemblage comporte environ 70 opérations.
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Inessa Storozhenko a commencé à travailler à l’usine en 1962. Sur la photographie qu’elle tient dans ses mains on voit l’écrivain Maxime Gorki, son père Miron Klitskine et le directeur de l’usine Ivan Likhatchev.
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Garage ZIL. En 1936, on lança une chaîne pour la production de la première limousine soviétique, la ZIS 101, basée sur la Buick américaine. Les dessins n’ont pas été achetés, le véhicule fut créé à partir d’un modèle réel. En septembre 1942, Staline a donné l’ordre de construire une nouvelle limousine haut de gamme, la ZIS 110. Une Packard a servi de modèle. L’usine n’était pas préparée à subir l’impact des dures années 1990, après l’effondrement de l’Union soviétique. Les chefs de l’Etat ont adopté des Mercedes. Les limousines de production nationale perdirent alors toute raison d’être.
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En 1992, l’usine a conçu le camion 53-01 Taureau sur la base d’un modèle Mercedes. De petits autobus furent créés à partir de ce véhicule. Jusqu’en 1994, l’usine a produit un « vétéran » – le camion ZIL 130. Cependant, il ne pouvait pas rivaliser avec les modèles étrangers modernes. Dans les années 1990, l’usine a commencé à subir des pertes en raison de la concurrence des modèles chinois moins onéreux. La menace de fermeture était imminente.
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Vera Avsineïeva est arrivée à l’usine en 1972 et a travaillé comme opératrice de chaîne de production. « Ce poste était très respecté. Il a toujours été exigeant et intéressant. Programmeur, contrôleur, il y avait toujours beaucoup de choses à apprendre, se rappelle-t-elle. L’usine fonctionnait 24 heures sur 24 ».
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Dans les années 2000, l’usine ZIL était dans un piteux état. Les autorités de Moscou ont décidé de construire à son emplacement un Technoparc et une zone résidentielle. L’usine a officiellement fermé ses portes en 2013. En 2015, la plupart des bâtiments ont été démantelés. Actuellement, le territoire de l’usine est le théâtre d’un immense chantier. À sa place, un quartier résidentiel et un parc industriel verront le jour.