Le nombre d’emplois liés au high-tech, les brevets déposés, le nombre de start-up établies… Autant d’éléments qui ont permis de déterminer les 25 villes les plus à la pointe en matière de nouvelles technologies.
Pas la peine de faire durer le suspens, la Ville Lumière ne figure pas dans le classement des 25 villes les plus high-tech du monde. Et pour cause, quand il s’agit de 1 et de 0 n’importe quel usager du métro parisien ayant un jour tenté de faire une recherche internet sur son smartphone pourra témoigner de la (piètre) qualité du réseau
Heureusement, ce n’est pas la seule condition pour figurer dans ce classement établi par 2thinknow, un institut de sondage spécialisé dans l’analyse des innovations urbaines. Les enquêteurs ont notamment pris en compte le nombre de start-up installées dans la ville, le nombre de brevets technologiques qui y ont été déposés ou encore la politique de la ville en matière d’innovations, le nombre de personnes identifiées comme programmeurs et le nombre de sociétés de capital risque ayant investi dans la ville.
Les Etats-Unis les plus représentés
En matière de nouvelles technologies, les Etats-Unis semblent avoir souvent (toujours ?) une longueur d’avance. Que ce soit du côté des fabricants ou des « early adopters » (les premiers utilisateurs), ce qui en fait un des marchés les plus importants pour toutes les entreprises high-tech. Pas étonnant alors que ce soit le pays le plus représenté dans ce classement avec pas moins de six occurrences. Ainsi, San Francisco, ville centrale de la Silicon Valley, figure sans surprise en tête des 25 cités les plus à la pointe du monde. Le Las Vegas des développeurs est aussi le berceau de la culture start-up et un véritable supermarché pour les sociétés de capital risque.
A l’autre bout du classement, Washington D.C. (25) a opéré une large transformation sur la dernière décennie en augmentant de 50 % son nombre d’emplois liés à la technologie. Plus de 1.000 start-up sont ainsi établies dans la capitale américaine où la proximité des sociétés de capital risque joue un rôle important pour ces entreprises innovantes.
Le succès des Etats-Unis s’étend à son voisin canadien. Celui-ci compte tout de même trois villes – Toronto (8), Vancouver (15) et Montréal (21) – dans le classement 2thinknow. Le Canada attire souvent de jeunes sociétés, composées de moins de 50 salariés, et peu connues mais qui, selon les spécialistes, pourraient bien faire parler d’elles dans les dix prochaines années. Il faut associer à cela des universités spécialisées sur les nouvelles technologies et des taux d’impositions assez bas (à Vancouver notamment) pour en faire, la « mini-Silicon Valley du Nord ».
L’Allemagne pour l’Europe
A égalité avec l’Amérique du Nord, le continent européen place neuf villes au sein du classement high-tech. Londres y figure même à la deuxième place. La capitale britannique a développé de nombreux postes axés sur les nouvelles technologies notamment grâce à son projet de transport public, Crossrail. Selon certaines estimations, il pourrait y avoir 11.000 nouveaux postes dans le secteur dans les dix prochaines années.
Pour autant, c’est bien l’Allemagne qui compte le plus de villes classées dans ce top 25. Elles sont trois : Berlin (13), Munich (14) et Stuttgart (18). Outre-Rhin, c’est la culture start-up qui impressionne les analystes. Cela s’accompagne d’un des plus fort taux d’investissements de la part des sociétés de capital risque, en Europe. A noter : Siemens, l’une des plus importantes société de télécommunications au monde, a établi son quartier général à Munich tandis que Stuttgart accueille les sièges de prestigieuses compagnies automobiles comme Porsche ou Daimler
Etonnamment, l’Asie est le continent le moins représenté dans ce classement, avec seulement sept villes. Surtout, il ne s’agit pas forcément de l’Asie que chacun s’imagine. Certes Séoul, berceau de Samsung et LG, figure à la quatrième place, juste derrière New York (3), ou encore Tokyo (11), patrie de Sony et de toutes les grandes marques Hi-Fi des années 90, sont avec Singapour (9) les villes asiatiques les mieux classées. Mais aucune ville indienne n’y figure par exemple, ni même Pékin pour la Chine. Du côté chinois en effet, Hong-Kong (17), Shanghai (20) et Shengzen (23) semblent bien loin dans ce classement.
Mais cette hiérarchie des villes les plus high-tech ne saurait durer dans le temps. Elle est amenée à évoluer très vite alors que les pays émergents commencent à s’équiper de plus en plus. Par ailleurs la France, particulièrement Paris, où on l’a vu avec VivaTech que la culture start-up est en train de prendre de l’ampleur, devrait rapidement y faire son entrée. Rendez-vous l’année prochaine pour le classement 2017.
avec lesechos