La Corée du Nord va avancer ses horloges de 30 minutes pour revenir à la même heure que celle de la Corée du Sud, dans un geste de bonne volonté qui suit le sommet intercoréen, a révélé lundi l’agence officielle nord-coréenne KCNA, confirmant une annonce de Séoul.
Les deux Corées ne partagent pas la même heure depuis 2015. Le Nord avait alors subitement décidé que toutes les horloges du pays seraient retardées de 30 minutes.
Pyongyang avait expliqué qu’il s’agissait d’en finir avec la mesure du temps imposée plus d’un siècle auparavant par le colonisateur japonais et de marquer le 70e anniversaire de la libération de la Corée du joug de Tokyo.
Mais le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a promis de rétablir la même heure qu’à Séoul lors de son sommet historique de vendredi avec le président sud-coréen Moon Jae-in, a indiqué KCNA.
L’agence confirmait ainsi une déclaration de la présidence sud-coréenne dimanche, qui avait rapporté le choix de M. Kim fait à Panmunjom, village de la zone démilitarisée qui divise la péninsule.
M. Kim a dit qu’il avait trouvé « déchirant » de voir pendant le sommet deux horloges murales qui donnaient deux heures différentes, celle de Séoul et celle de Pyongyang, a mentionné KCNA.
Il a alors exprimé « sa résolution d’unifier les deux heures locales », en un geste qui constituerait « la première mesure pratique pour la réconciliation et l’unité nationales », toujours selon l’agence nord-coréenne.
En conséquence, le parlement nord-coréen a adopté lundi un décret sur le retour de la Corée du Nord à la même heure locale que celle du Sud à partir du samedi 5 mai, a rapporté KCNA.
En annonçant dimanche la décision de M. Kim sur cette question, le porte-parole de la présidence sud-coréenne, Yoon Young-chan, a salué « une mesure symbolique » reflétant la volonté d’améliorer les relations entre les deux pays voisins.
Et le porte-parole sud-coréen a cité les propos tenus par M. Kim à ce sujet. « Puisque nous sommes ceux qui ont modifié l’heure standard, nous allons revenir à l’heure originale. Vous pouvez l’annoncer publiquement », a dit M. Kim, selon le porte-parole.
En 2015, Park Geun-hye, alors présidente de la Corée du Sud, avait sévèrement critiqué le changement d’heure décidé par Pyongyang, jugeant qu’il creusait encore le fossé entre les deux pays dont la séparation avait été scellée par la guerre.
Lors de leur sommet, MM. Kim et Moon ont convenu de parvenir à une péninsule coréenne « non nucléaire » et de chercher à établir une paix permanente. Les deux Corées sont toujours techniquement en guerre. Le conflit de 1950-1953 s’est achevé sur un simple armistice qui n’a pas été suivi d’un traité de paix.
Avec radio-canada